Couverture fascicule

Lexique. 2, 1983, (Presses Universitaires de Lille)

[compte-rendu]

Année 1984 23 p. 48
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LEXIQUE. 2, 1983, (Presses Universitaires de Lille) 165 p., 60 F.

Nous avons déjà présenté la revue LEXIQUE (Cf. I.G. 21, mars 1984). Cette "publication thématique annuelle" — ainsi se présente-t-elle elle- même — fait paraître son numéro 2 (4è trimestre 83) consacré au "Dictionnaire". Ce sont en fait les actes du Colloque franco-néerlandais tenu en avril 1981 à Amsterdam (on déplorera au passage la lenteur avec laquelle les informations sont mises à la disposition du public, défaut à peu près général, très gênant pour la communication scientifique). Cela dit le contenu de Lexique 2 est tout à fait digne d'intérêt. La matière s'ordonne en trois sections :

1) Linguistique et lexicographie française, avec des études de A. REY, W. ZWANENBURG, D. CORBIN, Q.I.M. MOK, J. SPA, J. DUBOIS, N. CELEY- RETTE-PIETRI.

2) Ordinateur et lexicographie, avec deux contributions, de B. QUEMADA et R. MOREAU et I. WARNESSON ;

3) Linguistique et lexicographie bilingue : B. SCIARONE, R. LAN- DHEER, B.AL.

Il est, on le comprend, absolument exclu d'exposer, même sommairement, le contenu de toutes ces communications. Signalons seulement, pour son intérêt exceptionnel celle de B. QUE- MEDA, Bases de données informatisées et dictionnaires (p. 101 à 120), pleine d'expérience et de sagesse. Si elle débouche sur une "dictiomatique", nouvelle branche de la lexicographie appliquée, c'est le simple constat d'une évolution "dont il faut mesurer toutes

les implications, qui ne sont pas légères". On lira aussi avec fruit l'article très mûri d'Alain REY, La lexicographie française : rétrospectives et perspectives (p. 11 à 24). W. ZWANENBURG, D. CORBIN et Q.I.M. MOK s'attachent aux questions fort complexes de la description, souvent implicite ou allusive, de la morphologie dans le dictionnaire; et Jean DUBOIS montre que les progrès réalisés (cf. les travaux de M. GROSS) permettent de signaler beaucoup plus exactement les propriétés syntaxiques des entrées lexicales. Tout cela ne va pas sans confrontation de résultats (Robert, Larousse, Trésor de la langue française), ni sans remuer de très importants concepts linguistiques : la créativité lexicale, la dérivation, l'infi- nitude du lexique. Dans leur saine exigence de rigueur et de cohésion, les auteurs ne manquent pas de constater que le linguiste doit être "sévère pour le lexicographe" coupable d' "absence de théorie morphologique d'ensemble, contradictions internes, incohérences, redondances et inexactitudes diverses" (D. CORBIN) (1). Tâche gigantesque, et à reprendre incessamment, si l'on songe que le dictionnaire c'est l'ensemble du matériel d'une langue, avec tout ce qu'il exprime "lexicalement", mais aussi toutes ses potentialités morphosyntaxiques; avec ses régularités, mais aussi ses archaïsmes et ses "idiosyncrasies". Il ne serait donc pas paradoxal de prétendre que le lexicographe devra à son tour être exigeant pour le "linguiste", le contraignant à affiner ses théories pour les mettre en prise sur les réalités que reflète ingénument le banal dictionnaire. C'est là peut-être le rôle extrêmement utile que Lexique semble être appelé à jouer dans le concert linguistique.

(1) On émettra peut-être des réserves sur la validité de certains termes proposés : par exemple "instalinisable" p. 45; ou sur l'analyse de "déverbal" présenté comme contenant un de- négatif (p. 52).