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GERARDO MASSIMI ET FRANCO SALVATORI

EVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE ET

TISSU MÉTROPOLITAIN

EN ITALIE DU SUD

La littérature géographique des années 50 met en évidence les profondes transformations de l'agencement territorial italien. Elle révèle la formation et l'aggravation de divergences territoriales entre le Mezzogiorno, le Nord et la capitale; l'équipement et l'industrialisation furent dans le Midi l'un velléitaire, l'autre épisodique, tandis que la tertiarisation naissante pouvait sembler être peu orientée vers la modernisation et l'intégration verticale et sectorielle des services. Dans l'Italie des années 80, le Mezzogiorno apparaissait encore comme l'appendice d'une économie subventionnée (Boccella, 1982) et comme un modèle évolutif de type récessif au sein duquel coexistaient une industrialisation retardée et une tertiarisation anticipée (D'Antonio, 1990).

Tout ceci conduit à prononcer des jugements sévères sur le réseau urbain méridional, spécialement lorsqu'il s'agit des régions administratives les plus modestes : Coppola (1982) souligne l'exode urbain de la Basilicate, et Migliorini (1982) doute de la possibilité du Molise d'évoluer vers une organisation territoriale autonome étant donné l'absence d'une ville capable «de lui donner une véritable or- ganicité et une claire fonctionnalité». Conti (1985) observe, quant à lui, que «les noyaux historiques du développement méridional (Naples, Bari et Palerme) ne présentent aucun secteur innovateur. Naples, en particulier, est incapable d'exercer une fonction d'impulsion vers une transformation de son propre système productif et Bari semble démontrer une certaine incapacité à porter à terme les timides essais d'intégration économico-spatiale. D'autres auteurs mettent l'accent sur la carence, entre les différentes villes du Mezzogiorno, de «réseaux de relations significatives, aptes à former une structure complexe, unitaire, qui soutienne l'activité productive» (Costa et Canestrelli, 1983); ou encore, ils souligrtent la diversité substantielle du modèle d'urbanisation par rapport au Centre-Nord (Coppola et Viganoni, 1994) mettant en cause les parcours divergents suivis par les organismes urbains déjà à partir du bas Moyen- Âge.

On pourrait poursuivre ce florilège de citations durant des