Couverture fascicule

Le jeu des six familles : M. Basle, F. Benhamou, B. Chavane, A. Geledan, J. Leobal, A. Li-pietz, Histoire des pensées économiques, les fondateurs

[compte-rendu]

Année 1988 38-39 p. 121
Fait partie d'un numéro thématique : Concevoir la révolution. 89, 68, confrontations
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Le jeu des six familles : M. Basle, F. Benhamou, B. Chavane, A. Geledan, J. Leobal, A. Li- pietz, Histoire des pensées économiques, les fondateurs, Paris, Sirey, 1988, 373 pages, 78 F.

En ces temps de crise et de chômage persistant, nos idées sur les fondateurs et les critiques de l'économie politique ont-elles suffisamment évolué pour qu'une nouvelle « histoire des pensées économiques » s'avère nécessaire ? Dès l'introduction, les auteurs nous proposent, par un luxe de citations, d'inscrire dans l'histoire les débats conceptuels et épistémologiques actuels par une plongée vers les fondateurs. Définissant leur histoire de la pensée économique comme une histoire « relativiste aménagée » constamment à refaire en fonction de l'actualité des théories passées dans les écoles dépensée du présent, ils tentent de concilier la progression continue de l'analyse rétrospective et le relativisme d'une pensée inscrite dans l'histoire et participant à son évolution.

La réponse est dans une approche plurielle posant les rapports entre la biographie, le contexte intellectual et la logique de la filiation théorique, entre l'éthique individuelle et les problématiques qui fondent l'économie, politique ; dans une histoire « globale » de l'observation et de la modélisation telle que la concevait J. Bouvier (te capitalisme français, xix> et xx* siècles, Paris, Fayard, 1987). Les auteurs distinguent ainsi six familles de pensée fondatrices des paradigmes de la science économique :

— l'économie classique anglaise et les débuts de l'école libérale en France,

— l'économie néo-classique y compris les « ingénieurs économistes » français,

— le débat en Europe Centrale entre l'institutionnalisme de l'école allemande et l'individualisme méthodologique de l'école autrichienne,

— les économies alternatives,

— la critique de l'économie politique,

— l'hérésie keynésienne.

On regrettera au passage que cette présentation maintenant classique ait laissé de côté ou n'ait intégré que de façon allusive des auteurs comme

Petty et Steuart, Boisguilbert, Law ou Cantillon.

Elle ne permet pas toujours non plus de déceler efficacement certains concepts, comme la monnaie de production, qui prennent en écharpe les paradigmes fondateurs des écoles économiques.

Chaque chapitre, rédigé autour d'une des six familles de pensée, présente, après les éléments éthiques et conceptuels du débat accompagnés de schémas fort clairs de filiation des auteurs et des idées, une étude biographique et bibliographique des principaux auteurs ainsi que leur apport aux débats du présent dans une approche rétrospective.

Le recours le plus large aux textes dont le choix abondant et l'analyse sont destinés à inviter à la lecture des œuvres disponibles ou au moins à une découverte balisée, la mise en lumière des querelles et des débats sur fond de biographies vivantes ne sombrant pas dans l'anecdote, les mises au point nombreuses et claires font de V Histoire des pensées économiques un guide nourrissant et jamais ennuyeux. • Jean-Marie Baldner.