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Lettre des représentants Turreau et Prieur (de la Marne) rendant compte de la situation près les armées de l'Ouest et les côtes de Brest, lors de la séance du 2 nivôse an II (22 décembre 1793)

[correspondance]

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Les représentants du peuple près les armées de l’Ouest et des Côtes de Brest rendent compte de la suite de leurs opérations depuis la victoire du Mans, et des mesures qu’ils prennent pour achever de faire tomber bientôt les restes des bri¬ gands de la Vendée sous les coups de la vengeance nationale.

Insertion au «Bulletin » (1).

Suit la lettre des représentants du peuple près es armées de l’Ouest et des Côtes de l’Ouest (2).

Les représentants du peuple près les armées réunies de l’Ouest et des Côtes de Brest, au comité de Salut public de la Convention nationale.

(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 29.

(2) Archives du ministère de la guerre, armée de

«Châteaubriant, le 29 frimaire, l’an II de la République française, une et indivi¬ sible.

«Citoyens collègues,

«Depuis notre départ de Laval, nous n’avons cessé de poursuivre les brigands, qui ont dirigé leur marche sur Ancenis pour y tenter le passage de la Loire. Les mauvais chemins, la pluie, le défaut de souliers, rien n’a arrêté nos brèves soldats. Déjà nous étions arrivés hier à Saint-Jullien (Saint-Julien de Vouvantes), distant d’ Ancenis d’une journée ; chacun se félicitait de trouver le lendemain l’occasion de jeter les brigands dans la Loire, quand nous avons appris qu’ils avaient quitté ce poste pour se rendre à Nort. La partie de l’armée qui était en avant est retournée ce matin avec nous à Châteaubriant, pour être à portée de tomber de plus près sur les ennemis.

Nous aurions bien désiré pouvoir vous donner des renseignements précis sur ce qui s’est passé à Ancenis, mais les rapports qui nous sont par¬ venus jusqu’à présent sont trop incertains pour pouvoir vous donner une idée positive de la tentative qu’ont faite les ennemis pour franchir la Loire. Les brigands, qui attachaient un grand prix à ce passage, l’ont essayé en fabriquant, avec des tonneaux, des barriques et des planches, des radeaux qui devaient les transporter sur l’autre rive ; suivant les uns, ces radeaux ont été en¬ gloutis par le courant du fleuve, et les brigands qui les montaient ont été noyés ; suivant les autres, un grand nombre d’entre eux ont passé, mais ont été accueillis à l’autre rive par nos troupes qui les ont fusillés et canonnés ; suivant d’autres encore, une chaloupe canonnière les a attaqués au passage. Ce qu’il y a de certain, c’est que les brigands, pressés par notre cavale¬ rie et notre artillerie légère, ont abandonné cette entreprise et se sont portés sur Nort, où il n’y avait que 100 hommes qui n’ont osé sou¬ tenir l’attaque. Il paraît aujourd’hui qu’ils veulent se porter sur Redon pour se jeter dans le Morbihan.

Nous apprenons de Rossignol, qu’il a fait partir des troupes pour garder ce poste, et l’ar¬ mée entière part demain matin pour les suivre. S’ils peuvent rencontrer sur leur route un obsta¬ cle qui les arrête un jour, c’en est fait d’eux. La victoire du Mans est complète et les brigands ne sont plus. On a entendu aujourd’hui une forte canonnade du côté de Nort : c’était notre avant garde qui était aux prises avec eux. Nous apprenons ce soir que le Morbihan est disposé à les exterminer, et nous espérons que notre dernière proclamation produira l’effet que nous devons en attendre. Nos soldats sont on ne peut mieux disposés et nous ne pouvons que compter sur de nouveaux succès.

«L. Tukeeau ; Peieue (de la Marne).

«P. N. Nous apprenons par une lettre de

lOuesl, carton 5/5. Bulletin de la Convention du 2e jour de la lre décade du 4e mois de l’an II (dimanche 22 décembre 1793). Moniteur universel [n° 93 du 3 nivôse an II (lundi 23 décembre 1793), p. 376, col. 1). Journal des Débals el des Décrets (nivôse an II, n° 460, p. 22). Aulard : Recueil des actes el de la correspondance du comité de Salut public, t. 9, p. 530.

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