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Quelques données à propos d'une échelle d'estime de soi

[article]

Année 1975 28-318 pp. 784-787
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Quelques données

à propos d’une échelle d’estime de soi

Bernard RIMÉ et Jacques-Philippe LEYENS

Université de Louvain

L’estime de soi est généralement définie comme un trait de personnalité qui concerne la valeur qu'un individu attribue à sa propre personne. On rencontre, à propos de ce trait, deux conceptions différentes quant à son ori¬ gine, sa nature et sa fonction. Néanmoins, ces conceptions émanent toutes deux de la psycho¬ logie cognitive et débouchent sur des implica¬ tions communes.

La première conception de l’estime de soi découle des théories de la balance de Heider (1958) et est représentée notamment par les travaux d'Israël (1960) et de Korman (1966). L'estime de soi y est considérée comme une fonction des sentiments personnels d'adéquation du sujet, ainsi que comme une résultante de la mesure dans laquelle celui-ci fut apte, par le passé, à satisfaire des besoins personnels. Dans cette perspective, l’estime de soi peut devenir un prédicteur des performances futures de l’individu. Ainsi, selon Korman (1966), en pré¬ sence d’une tâche, l’individu sera motivé à réaliser une performance consistante avec son image de soi. Si l’estime de soi est élevée, seule une performance de haut niveau permettra de déboucher sur une cognition consistante, et dès lors, le sujet sera motivé à réussir la tâche. A travers diverses études, Korman (1967a, 1967b, 1968, 1969) a ainsi pu montrer que le niveau d’estime de soi était associé au caractère plus ou moins approprié des objectifs choisis, au succès remporté dans la réalisation de ces objectifs, ainsi qu’à l’évaluation de ces objectifs. Ces études montraient également que les sujets dont l’estime de soi est élevée sont, davantage que les autres, capables de choisir des tâches auxquelles leurs chances de succès sont grandes.

Une seconde conception de l'estime de soi est dérivée de la théorie de la comparaison sociale de Festinger (Witkin et al., 1962 ; Ziller et al. 1969). On y envisage ce trait comme une résultante de comparaisons passées qu'effectue le sujet entre lui-même et d’autres individus significatifs pour lui. L’estime de soi est donc fonction du cadre social de référence. Elle

constituerait par la suite une sorte de médiateur entre les stimuli sociaux et la réponse du sujet à ces stimuli. Ainsi, chez un individu qui pré¬ sente une estime de soi élevée, l’assimilation d’informations nouvelles présuppose la consis¬ tance de ces informations avec les contenus cognitifs du soi. Chez de telles personnalités, caractérisées par leur forte intégration au sens donné par Lewin (1935) à ce concept, les stimuli dont la signification est incompatible avec le soi ne sont pas pris en considération. Au contraire, lorsque l’estime de soi est faible, le sujet, dépourvu d’un tel médiateur, tend à se confor¬ mer indistinctement aux influences du champ social prévalent.

En fait, l’estime de soi trouve probablement son implication essentielle dans la détermination du niveau d'influence sociale du sujet, et ce, autant comme une conséquence de l’importance des succès sociaux antérieurs que comme une résultante du niveau de consistance et d'inté¬ gration de la personnalité. Il existe d'ailleurs bon nombre de données qui viennent à l’appui de cette thèse. Ainsi, on a pu montrer que les individus caractérisés par une estime de soi élevée reçoivent des indices socio-métriques supérieurs à ceux des individus dont l’estime de soi est faible (Turner & Vanderlippe, 1958, Ziller et al., 1969 ; Coppersmith, 1959). En outre, Cohen (1959) rapporte que les premiers tendent à exercer davantage d'influence sociale et seraient moins vulnérables à l’impact des évé¬ nements extérieurs que les seconds. Ces données ont été confirmées par les observations de Rosenberg (1962) qui montrent que les sujets dont l’estime de soi est élevée sont moins sen¬ sibles à la menace que les autres individus. De même, Mossman & Ziller (1968) ont observé que ces sujets manifestent moins de dépendance à l'égard du renforcement social, du fait qu'ils peuvent recourir à l’autorenforcement lorsque le renforcement social fait défaut.

Il semble ainsi que parmi les principaux traits de personnalité associés au trait d'estime de soi, on puisse mentionner des traits tels que la

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