Joyce (Roger B.) : Sir William Mac Gregor. — Melbourne, Oxford University Press, 1971. — 22 cm, xvi-484 p., 8 pi., 7 cartes. — £ 8.75.

Il est instructif de lire sous la plume autorisée d'un reader à l'Université de Bris- bane la vie et les idées d'un administrateur dont l'activité se déroula plus qu'à moitié dans le Pacifique : Fiji (1875-88), Nouvelle-Guinée (Papua, 1888-98) ; du Queensland (1909-1914). Entraîné aux Seychelles, le gouverneur, comme lui, Arthur Gordon (Lord Stanmore) qui avait sans doute provoqué sa vocation, lui ouvrit ensuite les portes de l'Océanie. En demi-disgrâce à Lagos, en proie à la crainte de la mort et à des conflits souvent aigus, jugé par le Colonial Office incapable d'un gouvernement de premier ordre, il accomplit à Terre-Neuve un tel rétablissement à la fois politique et diplomatique, qu'il fut désigné pour finir sa carrière comme gouverneur d'une des importantes colonies du Gommonwealth australien.

Malgré sa sympathie pour l'homme et ses idées, Joyce ne cache pas des défauts voyants : un franc-parler d'Écossais encore « peuple » (malgré sa haine du un caractère difficile, opiniâtre, la conviction qu'il est seul à avoir raison. Baronnet en 1889, grand-croix de Saint-Michel et de Saint-Georges en 1907, Mac Gregor ne se juge pas toujours honoré selon ses mérites. Son succès à Terre-Neuve lui ayant valu la proposition par le gouvernement français d'une haute distinction dans l'ordre de la Légion d'honneur, le gouvernement de Sa Majesté la refusa. « Thus they not only give me no récognition themselves, but they prevent others from doing so » (p. 234). Il a des titres universitaires distingués et une culture — le niveau est alors probablement plus élevé en Ecosse qu'en Angleterre — mais une origine très modeste : fils de journalier, journalier dans sa jeunesse, en