CHRONIQUE ET MÉLANGES. 429
NÉCROLOGIE.
PAUL MEYER.
L'École des chartes et la science française ont fait une perte irréparable en la personne de M. Paul Meyer, décédé après une longue et douloureuse maladie à Saint -Mandé (Seine), le 7 septembre 1917. Né à Paris le 17 janvier 1840, Marie-Paul-Hyacinthe Meyer appartenait à la promotion du 28 janvier 1861 et avait obtenu le diplôme d'archiviste paléographe avec une thèse intitulée : Recherches sur la Ыпдие parlée en Gaule aux temps barbares (Ve-IXe siècle). Attaché la même année au Catalogue du département des manuscrits de la Bibliothèque impériale (1863-1865), archiviste aux Archives impériales, puis nationales (1866-1872), Paul Meyer était choisi par J. Qui- cherat, en 1872, comme secrétaire de l'Ecole des chartes, alors que depuis 1869 il suppléait son maître Francis Guessard dans la chaire de langues romanes, dont il ne devait devenir titulaire qu'en 1882, quelques jours seulement avant de remplacer Jules Quicherat à la direction de l'École des chartes. Dans l'intervalle, il avait été nommé professeur au Collège de France et y était resté titulaire jusqu'en 1906 de la chaire de langues et littératures de l'Europe méridionale.
Auxiliaire de l'Académie des inscriptions dès 1865, après avoir obtenu la lre médaille au concours des Antiquités de la France en 1872, le prix du budget en 1874, le 1er prix Gobert en 1879, puis le grand prix biennal en 1883, Paul Meyer était élu la même année, le 30 mai, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, où sa collaboration à l'Histoire littéraire de la France et au recueil des Historiens des Croisades devait être particulièrement active. Membre du Comité des travaux historiques et des Sociétés savantes depuis 1865, il avait remplacé Gaston Paris en 1903 à la vice-présidence, puis en 1910 Leopold Delisle à la présidence de la Section de philologie et d'histoire du Comité. On doit rappeler aussi qu'il avait été avec Gaston Paris, dont le nom restera toujours indissolublement uni au sien, l'un des fondateurs de la Revue critique en 1866, puis de la Romania en 1872 et deux ans plus tard de la Société des anciens textes français, dont il devait rester l'actif et vigilant secrétaire jusqu'à ses derniers jours.
La réputation scientifique de notre regretté confrère n'était pas moins grande à l'étranger et jusqu'aux États-Unis d'Amérique, où nombreux étaient ses anciens élèves devenus des maîtres à leur tour. Docteur des Universités d'Oxford et de Saint- Andrews, plusieurs académies étrangères avaient aussi tenu à honneur de voir son nom figurer sur leurs listes, telles les Académies des Lincei à Rome, de la
