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Orlandi, Eni P. & Eduardo Guimarães, eds., Un dialogue atlantique : production des sciences du langage au Brésil

[compte-rendu]

Année 2008 30-2 pp. 222-224
Fait partie d'un numéro thématique : Découverte des langues à la Renaissance
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 Orlandi, Eni P. & Eduardo Guimarães, eds., Un dialogue atlantique : production des sciences du langage au Brésil, Lyon, ENS éditions, 2007, coll. : Langages, 139 p., ISBN 978-2847881189. Les relations entre la pensée scientifique brésilienne et la pensée européenne dans le domaine des sciences du langage prennent de l’ampleur à partir des années 1930. Mais leur dynamisme actuel, depuis la fin des années 1980 et autour des chercheurs de l’Université d’Unicamp, s’avère tout à fait remarquable en matière d’histoire

des idées linguistiques et d’analyse de discours. Cet ouvrage dresse un premier bilan de ce dialogue intellectuel fécond, avec une spécificité propre, côté brésilien, sans cesse affirmée d’un contributeur à l’autre : l’accent mis prioritairement sur le lien entre la production de connaissance et les institutions. Une telle particularité de l’histoire récente des sciences du langage au Brésil introduit aussi, au-delà de l’échange dont rend compte cet ouvrage, un relatif décalage avec la France, pourtant ici terre d’élection par les références très nombreuses à ses auteurs linguistes, qui mérite tout autant notre attention. Eduardo Guimarães, après avoir présenté l’ouvrage avec Eni P. Orlandi, nous propose en premier lieu une réflexion sur «Sémantique et grammaire. Une histoire des études linguistiques au Brésil » . Il apparaît que l’histoire brésilienne de la grammaire est intimement liée à la production scientifique et philosophique internationale. Une fois enclenché, à partir des années 1880, le processus de grammatisation brésilienne du portugais, la fonction «auteur » du grammairien s’efface progressivement avec l’institution d’une normalisation terminologique. Mais c’est le débouché sur la production de grammaires non normatives, à partir des années 1970, qui préoccupe présentement Eduardo Guimarães dans la mesure où elle donne une place toujours plus grande à la sémantique. Via la sémantique, la pensée linguistique s’affirme au départ dans le contexte de l’institutionnalisation d’un sujet collectif sociopolitique, «le peuple » , à l’horizon d’une langue nationale. De Pacheco Silva Jr. (1903) à Said Ali (1924), la description de la langue, par la considération du sujet et du sens, lui donne son unité propre. Et Eduardo Guimarães de remarquer que «les questions sémantiques et celles portant sur le sujet de la langue sont centrées sur le mode de construction de la pensée linguistique, et s’articulent toujours au grammatical. Dans cette articulation, elles constituent une manière spécifique de dire la linguistique » (p. 22). La suite de l’histoire, si l’on peut dire, prend un nouveau tournant en 1970 avec la première grammaire descriptive de

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