Couverture fascicule

Anger's Past. The Social Uses of an Emotion in the Middle Ages, Barbara H. Rosenwein

[compte-rendu]

Année 2000 39 pp. 183-186
Fait partie d'un numéro thématique : Techniques : les paris de l'innovation
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Anger's Past. The Social Uses of an Emotion in the Middle Ages, Barbara H. Rosenwein (éd.), Cornell UP, Ithaca-Londres, 1998, 256 p. L'ouvrage, dirigé par Barbara Rosenwein, est un recueil d'articles sur la colère au Moyen Âge. En publiant ce volume collectif, Barbara Rosenwein, connue en France et aux États-Unis pour ses travaux sur Cluny, son pouvoir et son espace, pose les premiers jalons de son intérêt pour l'histoire médiévale des émotions et de leur expression. L'entreprise est importante non seulement parce que son sujet, la colère, a rarement été envisagé comme objet historique, même par l'histoire des mentalités, des sensibilités ou des émotions, mais aussi parce que le recueil présente une unité rare dans la catégorie des publications collectives. Cette homogénéité résulte sans doute autant d'une vigueur éditoriale exceptionnelle face aux auteurs que de la discussion électronique qui a permis de gérer sa confection d'une manière moderne. En effet l'ouvrage est issu d'une rencontre réelle suivi d'un « colloque » au sens originel du terme ainsi que dans un sens virtuel, puisqu'une partie de ces discussions se sont déroulées sur internet. Cette cohérence s'exprime dans la structure même de 1 '^ouvrage, qui se présente comme une enquête sociale sur la colère au Moyen Âge et donne un panorama large et varié des usages sociaux de l'expression de ce sentiment en quatre étapes, dont trois couvrent une grande partie de la société occidentale (moines et saints ; rois ; seigneurs et paysans) et la quatrième donne un point de vue comparatif, avec des études sur les Celtes et les Musulmans. Dans cette structure, le lecteur regrettera seulement l'absence de trois angles de vue qui auraient permis de nuancer le tableau : l'étude de la colère au féminin ; celle de la société urbaine en Occident dans les derniers siècles du Moyen Âge, suffisamment bien documentée pour que son absence paraisse peu justifiable ; enfin la manière dont elle s'exprime à Byzance, qui compléterait le tour d'horizon des « environs » de la société occidentale. Dans la première partie de l'ouvrage, Lester K. Little explore ainsi la maîtrise rituelle de la colère dans l'univers monastique. Les formules liturgiques de malédiction substituent la colère de Dieu et de ses saints à celle, bien plus impuissante, des moines dans le monde féodal où le système de justice publique est inefficace. Dans son étude - fine et bien documentée tant sur les mentalités de l'époque mérovingienne qu'en matière d'analyse historique des émotions - qui porte sur un épisode de la vita de Gertrude de Nivelles, Catherine Peyroux montre combien l'expression de la furor est codifiée par la société. Dans la section suivante, trois études s'attachent à Vira régis, la colère royale. Gert Althoff évoque les métamorphoses du rapport entre l'image royale et la colère, du haut Moyen Âge jusqu'au Moyen Age central. Alors que la colère appartenait aux outils d'expression du roi barbare et guerrier, à l'époque

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