Couverture fascicule

Strasbourg (Bas-Rhin). La Cour des Bœufs

[compte-rendu]

Année 1987 17 p. 184
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STRASBOURG (Bas-Rhin). La Cour des Bœufs (Coord. Lambert : 999,250 x 111,850). — La réalisation d'un parking souterrain sur le site de la Cour des Bœufs à Strasbourg, situé de l'enceinte du xine-xive s. a conduit la Direction des Antiquités Historiques d'Alsace à effectuer à cet endroit une fouille de sauvetage urgent pendant les mois de mars et avril 1986. Cette fouille, qui a porté sur 2 000 m2 environ, a mis en évidence une première occupation du secteur aux alentours du xne s. (présence de deux fours et de plusieurs fosses), sans que l'on ait affaire à une occupation de l'espace réellement systématique. Dès cette époque, cependant, un chenal fossile, sans doute très ancien, voit ses berges aménagées et bordées de rangées de pieux, puis d'un quai formé de poutres équarries. On a retrouvé dans son remplissage des déchets d'industrie du cuir et du bois. Au xvie s., le chenal est comblé et le quartier semble alors connaître, pour la première fois, un début d'urbanisation véritable, probablement en liaison avec la construction du rempart de la ville qui passe à quelques dizaines de mètres de là. De cette période date notamment une série de fosses, dont beaucoup ont dû servir à l'extraction de matériaux, mais dont certaines restent encore énigmatiques quant à leur fonction. Dans l'une d'elles ont été dé¬ couverts les éléments démontés d'une voûte de poêle (pots, éléments de calage et argile de colmatage) qui éclairent particulièrement bien le mode de construction de ce type d'appareillage. L'essentiel des vestiges retrouvés datent cependant du xve s. et du xvie s. où paraît se situer l'essor principal du secteur. De très nombreuses structures en briques (puits et puisards, latrines) ont en effet livré un abondant matériel de cette dernière période et notamment des séries de céramiques culinaires de type «grise cannelée» ou bien à glaçure verte, ainsi que des carreaux de poêle ornés de motifs divers. La fouille exhaustive d'une maison d'habitation à l'aménage¬ ment assez complexe (plusieurs phases de construction, dont une réfection à l'aide de ratés de cuisson de briques) a en outre permis de retrouver, utilisés comme rem¬ blai dans un vide sanitaire aménagé entre deux murs, les restes d'une cargaison de verrerie du xvie s. Composée d'un lot homogène de plusieurs centaines de pièces brisées et mélangées entre elles avec des céramiques allemandes d'un type inconnu jusqu'ici à Strasbourg, cette cargaison, dont on peut supposer qu'elle venait d'Outre-Rhin, a sans doute été accidentée lors d'un transport ou de son déchargement dans le port fluvial voisine. (Responsable de la fouille : Jean-Pierre Legendre).