Couverture fascicule

A. Clot : Soliman le Magnifique

[compte-rendu]

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CLOT (André), Soliman le Magnifique, Paris, Fayard, 1983, 469 p., 3 cartes, bibl., index.

Il est étrange que la personnalité du principal sultan ottoman, Soliman le Magnifique, n'ait pas donné lieu à beaucoup d'ouvrages biographiques depuis fort longtemps. À peine peut-on citer à son sujet le livre de A. -H. Lybyer, The Government of the Ottoman Empire in the time ofSuleyman the Magnificent, qui date de 1913, celui de F. Babinger, Suleyman der Grosse (2 volumes, 1922) et plus récemment l'important article de M. Tayyib Gôkbilgin dans Islam Ansiklopedisi (t. XI, 1967, en turc). Ce que l'on pourrait citer d'autre ou bien est de valeur limitée, ou bien ne concerne que des études de détail ou des chapitres de synthèse dans des ouvrages plus généraux. Pourtant ce sultan a tenu une place considérable dans l'histoire de son temps, et pour ne s'en tenir qu'à celle de la France, nul n'ignore les relations diplomatiques qu'établirent alors François 1er et Soliman et la signature des premières «capitulations». Mais une certaine vision stéréotypée s'est peu à peu apesantie sur la connaissance du monde ottoman et il faut bien admettre qu'une présentation européocentriste de l'histoire, particulièrement manifeste à partir du XIXe siècle avec la fameuse «Question d'Orient», n'a pas donné lieu à des considérations objectives. Aussi faut-il savoir gré à André Clot de nous offrir aujourd'hui son «Soliman le Magnifique». L'auteur n'est pas un historien «de profession», mais il n'en connaît pas moins bien l'histoire des Turcs et de la Turquie, et nous n'en sommes que plus à l'aise pour le féliciter de son travail. Son livre commence par un bref rappel de la montée des Ottomans, du début du XlVe siècle au début du XVIe, mettant en évidence la valeur des premiers souverains, l'organisation du pouvoir politique et militaire, et l'importance du règne de Sélim 1er, père de Soliman, mais surtout vainqueur des Iraniens et conquérant de la Syrie et de l'Egypte. La première partie (p. 45-235) est consacrée, après quelques informations sur la jeunesse de Soliman, aux expéditions militaires menées ou ordonnées par le sultan en Hongrie (bataille de Mohacs, 1526), en Autriche (siège de Vienne, 1529) et aux luttes contre Charles-Quint qui aboutissent à la main-mise ottomane sur une grande partie de la Hongrie ; les conflits en Europe centrale n'empêchent pas le sultan de mener la guerre contre le shah séfévide d'Iran (prise de Bagdad, 1534) et de soutenir les corsaires ottomans dans leurs expéditions en Méditerranée occidentale, notamment au Maghreb où ils retrouvent l'adversaire espagnol. Cette «universalité» du combat du sultan conduit les souverains et les États européens à tenir largement compte du fait ottoman, et c'est dans cette optique que François 1er a recherché l'alliance de Soliman. Dans cette partie, trouvent place une analyse de la personnalité du sultan et de sa conception du pouvoir, ainsi que quelques détails sur la fameuse Roxe- lane (Hurrem Sultane, qui fut une des rares épouses «légitimes» du sultan) qui font justice de trop nombreuses légendes à son sujet.

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