Pathé : a cura di Riccardo Redi, Roma, Di Giacomo Editore, 1988, 146 p. (en italien).

Ce livre, le troisième (après un Lumière et un Méliès) de la série «Vers le centenaire » publiée sous les auspices de la Mostra de Pesaro, est une monographie collective abon¬ damment illustrée rassemblant seize articles. Sous le titre Deux francs le mètre, Riccardo Redi rappelle que l'époque où les films se vendent à prix fixe est aussi celle où Pathé crée l'industrie cinématographique en France et se lance à la conquête des marchés étrangers. Quatre chapitres des pré¬ cieux (et introuvables) mémoires du fondateur, De Pathé Frères à Pathé Cinéma (1940), font l'historique de cette ascension et de ses aléas que Vincent Pinel raconte en détail à propos des tentatives acharnées d'Edison de combattre par tous les moyens (la «guerre du Trust ») la prédominance fran¬ çaise aux USA : un combat de titans pas toujours très loyal !

Henri Bousquet étudie l'avènement du long métrage et rappelle que dès 1912 Les Misérables de Capellani atteignent la longueur considérable de près de 5 000 mètres. Particu¬ lièrement intéressantes sont les études (illustrées de photo¬ grammes) par Stefania Parigi de deux grands films Pathé, Les Victimes de l'sicool de Gérard Bourgeois et Le Courrier de Lyon de Capellani. Quatre interviews recueillies par Fran¬ cis Ambrière en 1932 apportent des lumières sur Zecca, Monca, Georges Fagot et Camille de Morlhon, «auteur com¬ plet » auquel Eric Le Roy consacre une bio-filmographie. Aldo Bernardini fait l'historique de la société Film d'Arte Ita-liana, filiale transalpine de la maison-mère, créée en 1909, et Angela Prudenzi fait le point sur la Rivista Pathé, version italienne du Bulletin Pathé, organe d'information publicitaire.

Marcel MARTIN