La Réorganisation des Écoles primaires supérieures en Prusse.1
On a reconnu en Prusse, comme ailleurs, que l'école primaire élémentaire, même avec la scolarité obligatoire prolongée jusqu’à l’âge de treize ans révolus, ne suffisait point aux enfants qui se destinaient au commerce local et à la petite industrie, aux métiers d’utilité et\d’art, ou aux fonctions subalternes dans les administrations publiques. D’autre part, l’enseignement secon¬ daire, avec ses tendances à la culture générale et désintéressée et avec ses méthodes scientifiques plus caractérisées, ne saurait convenir aux enfants de la petite bourgeoisie, qui n’ont d’autre ambition que de rester dans leur milieu et de se consacrer utile¬ ment à une tâche limitée aux besoins de leur condition.
Dès 1872, le Gouvernement de Prusse sanctionna un type d’enseignement intermédiaire entre le primaire et le secondaire : l’enseignement dit moyen, que nous appelons primaire supé¬ rieur2. Cet enseignement prospéra, surtout dans les localités éloignées des grands centres; il attirait de très nombreux enfants
1. L’administration prussienne a, pour la première fois cette année, demandé à l’administration française un certain nombre de jeunes maîtres primaires pour remplir les fonctions d’assistants dans les écoles primaires supérieures réorganisées. La tâche de ces assistants consiste à faire des exercices de conversation avec des petits groupes d’élèves. Ils contribueront à la réalisation du programme des langues vivantes tel que le tracent les nouveaux réglements. C’est à leur usage, autant que pour les amis de notre enseignement primaire supérieur, qu’il nous a paru utile d’analyser le nou¬ veau statut de l’enseignement «moyen » de 1910.
2. Dans certaines parties de l’Allemagne et en Autriche on a conservé à cette même école moyenne le nom d’école bourgeoise.
