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Une utile traduction italienne : Salimbene De Adam, Cronica, texte latin édité par Scalia (Giuseppe), traduction en italien par Rossi (Berardo), préface de Malerba (Luigi), Parme, Monte Università Parme Editore, 2007

[compte-rendu]

Année 2008 120-261 pp. 135-136
Fait partie d'un numéro thématique : Minorités religieuses
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C’est une initiative courageuse et de grande valeur que celle de la maison éditrice Monte, de l’université de Parme, qui offre aux lecteurs l''édition intégrale et complète de la chronique de Salimbene de Adam (1221-1289 ca.) avec le texte latin et la traduction italienne en regard. Divisée en deux volumes de presque mille pages chacun, l''édition reprend le texte latin établi par Giuseppe Scalia, sur la base du manuscrit Vat. Lat. 7269 de la main de Salimbene et conservé à la Bibliothèque Apostolique Vaticane [ Salimbene de Adam, Cronica, ed. Giuseppe Scalia, Laterza, Bari, 1966, 2 vols., Scrittori d''Italia, 232-233], avec la traduction de Berardo Rossi en regard. La lecture de cette source, fondamentale pour la compréhension de l''histoire italienne et européenne du XIIIe siècle, est facilitée par de précieux outils de consultation tels qu’un index des titres et une table chronologique des événements, qui présente en synopsis les vicissitudes de la vie de Salimbene, les événements politiques et institutionnels européens et l''histoire de l’Ordre des Frères Mineurs, auquel Salimbene appartenait. Le tout est complété par un glossaire et un répertoire des personnages et des lieux. Toutes les conditions sont donc remplies pour que le lecteur puisse apprécier, en fin de volume, le reportage de Salimbene sur les événements qui ont opposé Parme et les autres communes de la plaine du Pô, aux Frères Mineurs, qui n’avaient rien à envier à leurs adversaires en matière d’esprit de compétition. Salimbene est également un témoin précieux sur les relations entre l''Église et l''Empire ou encore sur des aspects du quotidien, de la culture matérielle comme des mentalités, que l’on touche du doigt dans un grand nombre des pages de la Cronica.

Le lecteur français tirera profit tout particulièrement, par exemple, des notations géographiques relatives aux différents déplacements de Salimbene dans le royaume de France et des singularités qu''il note en ce qui concerne les usages culinaires et la boisson. «Et vraiment les Français, écrit Salimbene, ont la grande passion de vider les verres. Pour ça, ils souffrent de flux aux yeux et pour l’excès de vin ils ont les yeux rouges et tordus et chassieux et cerpellini (c''est-à-dire les paupières serrées). Et de bon matin, avec les yeux mal en point, ils vont chez le prêtre qui a célébré la messe et ils le prient de verser sur leurs yeux les gouttes de l''eau qui a servi pour les ablutions des mains. » Il s''agit d''une géographie des usages et des coutumes qui fournit des éléments utiles même sur le plan social et juridique : il dessine des frontières qui sont à la

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