Couverture fascicule

Aube Sandra, La céramique dans l’architecture en Iran au XVe siècle Les arts qarā quyūnlūs et āq quyūnlūs. Aris, Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2017

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BCAI 32 90 IV. Arts et archéologie

Aube Sandra

La céramique dans l’architecture en Iran au xve siècle

Les arts qarā quyūnlūs et āq quyūnlūs

PUPS, Presses de l’université Paris-Sorbonne,

2017

284 p., 287 ill., 23 p. de dessins. ISBN : 979-10-231-0525-4

Sous le titre La céramique dans l’architecture en Iran au xve siècle, Sandra Aube expose un art produit par les populations turkmènes, plus précisément, les Qarā Quyūnlūs et les Āq Quyūnlūs entre 1450 et 1500. L’expansion de ces confédérations à la fin du xve siècle couvre le centre et le sud de l’Iran jusqu’au golfe Persique, le nord de l’Iran et, à l’est, jusque sur la rive occidentale de l’Euphrate, la Turquie jusqu’à Diyarbakir et l’Iraq au-delà de Mossoul et Bagdad jusqu’à Baṣra. Il s’agit de la publication de la thèse de doctorat soutenue par l’auteur en 2010 à l’université de Paris-Sorbonne. Dans l’introduction, S. A. expose l’historique de la constitution de son propre catalogue de 2004 à 2009 qui compte une cinquantaine d’ensembles décoratifs. Outre les descriptions de ses prédécesseurs, historiens, voyageurs, archéologues, ce catalogue est le résultat de prospections sur le terrain en 2004, 2006 et 2009 effectuées par l’auteur. D’emblée, S. A. précise qu’ «aucune céramique architecturale turkmène n’a été conservée en Iraq et que les régions de l’actuelle Arménie ou de la République d’Azerbaïdjan ne semblent pas avoir suscité l’élaboration de grands décors en céramiques comparables aux ensembles d’Iran » (p. 13). À cela, l’auteur ajoute que «des centres artistiques de premier plan tels que Chiraz ou Bagdad n’ont laissé aucun vestige architectural turkmène…. » (p. 14). Précédant les 7 chapitres que comprend l’ouvrage, huit pages traitent du contexte historique d’une manière érudite. On y trouve une discussion sur l’origine des noms des deux confédérations en question, les «Moutons noirs » (du turc, sing.

qarā quyūnlūs) et les «Moutons blancs » (du turc, sing. āq quyūnlūs), descendant du clan de nomades turcs des Oghuz. L’ascension des Qarā Quyūnlūs sous la conduite de Qarā Muḥammad (r. 1380-1389), leur fondateur et de ses successeurs, son fils, Qarā Yūsuf et ses petitsfils, Iskandar et Jahānshāh, et celle des Āq Quyūnlūs fondée par Qarā Yulūk ‘ Uthmān (r. 1389-1435) se font au rythme de batailles qui sont livrées, principalement contre les Timurides, pour des territoires. Mais, pour la même raison, les deux confédérations s’affrontent. Elles connaissent, chacune, des conflits de succession internes qui les mènent à la ruine et facilitent l’avènement de la dynastie safavide en 1501. Cet exposé historique est assorti de tableaux généalogiques des souverains de ces deux confédérations et d’une carte montrant leurs territoires. Les acteurs de la production turkmène, mécènes et artisans, sont l’objet du premier chapitre. D’après l’auteur, les commanditaires des revêtements céramiques conservés sont rarement des membres de la famille royale. L’analyse de la trentaine de signatures d’artisans permet, grâce à leurs titres, une tentative d’explication de l’organisation de la production des céramiques architecturales. Ainsi, voit-on que le rôle du coupeur de carreaux (kāshī tarāshān) prédomine (p. 35). Le chapitre 2, «De cobalt et d’or. Les techniques de décors » , rappelle les différents procédés utilisés par les artisans turkmènes. La composition des pâtes des céramiques architecturales, souvent encore inconnue, oscille entre deux définitions, argileuse ou siliceuse, «la barrière des plus ou moins 60% de silice décidant du rattachement vers l’un ou l’autre type » (p. 37). L’auteur distingue les décors réalisés à partir de céramiques monochromes, grands aplats de grand feu, découpés, à l’origine de la polychromie des mosaïques, les briques bannā’ī (briques décoratives à glaçure monochrome bleue ou turquoise, ou non glaçurées), les carreaux à décor d’or sur glaçure, la céramique à décor de lustre métallique sur glaçure, la céramique à décor peint sous glaçure et la céramique à décor de «ligne noire » . Sous le titre «Étoiles et arabesques : l’ornement dans tous ses états » , le chapitre 3 décrit le décor floral et ses emplacements et les réseaux géométriques où dominent l’hexagone et le polygone étoilé. La démarche d’analyse des formes utilisées dans le décor géométrique menée par l’auteur avec succès ne semble pas avoir été effectuée, avec la même attention, pour le décor floral. Pourtant, la géométrie est également à la base de ces compositions. S. A. s’est employée à isoler et à classer les motifs floraux avec rigueur (p. 220-231), mais il semble que les courbes et contre-courbes, enroulements et enroulements inverses des rinceaux sur lesquels s’accrochent et se déploient ces motifs, et qui constituent eux-mêmes une grille géométrique sous-jacente pour chaque composition décorative, nommée communément «schéma directeur » , n’aient pas été montrés précisément. Les rinceaux sont, en fait, des cercles de différentes grandeurs, dessinés au préalable, et occupant toute la surface à décorer. Dans un second temps, est exécuté le remplissage, sur et à l’intérieur du rinceau, à l’aide de motifs floraux. Souvent, il y a superposition de plusieurs compositions de rinceaux (schémas

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