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Léopold Genicot (1914-1993)

[note biographique]

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Léopold GENICOT (1914-1993)

À la fin de sa vie, Léopold Genicot faisait partie de six académies : Institut de France, Mediaeval Academy of America, Akademie der Wissen- schaften (Gôttingen), Accademia nazionale dei Lincei (Rome) ainsi que de l'Académie Royale de Belgique et de l'Institut Grand-Ducal du Luxembourg. Au-delà de leur aspect honorifique, pareilles distinctions traduisent à merveille le rayonnement de sa personnalité, mais aussi la haute qualité de ses idées, et de ses conceptions en matière d'histoire médiévale. Ajoutons, pour faire bonne mesure, que les Universités del Sacro Cuore (Milan) et de Lublin l'avaient honoré d'un doctorat honoris causa.

Léopold Genicot était namurois d'origine et il l'était resté profondément. Une grande partie de sa jeunesse comme de sa vie personnelle et affective s'était déroulée dans le cadre de cette ville de province un peu compassée où se mêlent les eaux de la Meuse et de la Sambre. En fait, il était né à Forville, village de la grasse Hesbaye, toute proche, le 18 mars 1914. Ses études brillantes, se déroulèrent sans problèmes, ni accrocs : candidatures aux Facultés namuroises de Notre- Dame de la Paix, orientant tout naturellement vers l'Université catholique de Louvain où il reçut le titre de docteur en philosophie et lettres. Préférant la carrière d'archiviste à celle d'enseignant, c'est encore au dépôt des Archives de l'État de Namur qu'il se retrouve en 1936, apprenant son métier sous l'égide de la « vieille garde » wallonne : Félix Rousseau, Dieudonné Brouwers, Fernand Danhaive et quelques autres, paladins d'une histoire locale, solide, rigoureuse et conquérante.

Le 10 mai 1940, le jeune Genicot rejoint l'armée belge et prend part à la Campagne des dix-huit jours avec une distinction et un courage qui lui valent la Croix de guerre avec palme et lion. Prisonnier comme tant d'autres, il sera emmené en Allemagne, d'où il rentre, malade, en 1942. L'épreuve l'a mûri, elle a durci sa volonté et lui a ouvert des perspectives nouvelles. L'enseignement supérieur lui tend les bras. En défendant

brillamment une agrégation de l'enseignement supérieur sur l'économie namuroise au moyen âge (1943), il devient chargé de cours à l'Université catholique de Louvain (1944). Les ans ont passé, mais je revois la figure radieuse de Félix Rousseau, annonçant la bonne nouvelle aux étudiants que nous étions, pendant son cours de paléographie à Liège.

Professeur ordinaire en 1947, Léopold Genicot ne quittera plus Louvain (UCL) jusqu'à son émé- ritat (1984). Il y enseignera pêle-mêle et successivement la critique historique, l'histoire de Belgique, celle du moyen âge, plus quelques autres matières parmi lesquelles la méthodologie spéciale, si l'on veut, l'art d'enseigner.

Progressivement sa stature de médiéviste européen prend forme. On le rencontre de plus en plus souvent aux congrès des sciences historiques de Paris, de Rome, de Moscou; les colloques scientifiques se disputent sa collaboration en France, en Italie, en Allemagne, bref, un peu partout, ainsi qu'en Belgique d'ailleurs. Il répond aux nombreuses invitations que lui adressent les universités européennes, en même temps qu'il se rend aux États-Unis et au Japon. Il noue des liens de collaboration scientifique et souvent d'amitié avec les leaders de la recherche internationale : Georges Duby, Cinzio Violante, Alek- sander Gieysztor, Joseph Fleckenstein pour n'en citer que quelques-uns. Bientôt il suscite des vocations et se voit entouré d'un réseau amical de collègues et de disciples. En même temps, les distinctions scientifiques s'accumulent, couronnées par le Prix Quinquennal du Fonds National de la Recherche Scientifique, qui lui est remis par le roi Baudouin en 1984. Consécration méritée, elle n'entame en rien son dynamisme légendaire, ni ses projets, jusqu'à l'accident cérébral de 1992, alerte grave qui le handicape profondément. Sa santé se dégrade ensuite jusqu'à son décès survenu le 11 mai 1995.

Il n'est pas facile de résumer en quelques lignes la production historique de L. Genicot. Certes,

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