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Décembre 1977 : Journées des femmes à Aix Paris/Province

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Fait partie d'un numéro thématique : Théorie
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Décembre 1977 :

Journées des femmes à Aix PARIS/PROVINCE

Notre arrivée à Aix fut des plus déconcertante.

Un débat à la lisière de l’annulation, l’organisation ne serait-elle donc qu’une mascarade où nous devions à nous seules faire le spectacle ? Dans un bain de névroses, d’accusations, de mépris admiratif, nous étions perplexes mais d’une certaine manière obligatoirement solidaires, nous qui pourtant venions de Grenoble, de Constantine ou de Prague ; et là les différences apparem¬ ment fondamentales (Histoires d’Elles, Sorcières, Marie-Claire), se sont effa¬ cées devant nous, avant tout, femmes en interrogation,... toutes les trois devant cette violence des groupes femmes face à des réalisations supposées parisiennes, qui renverraient à une mystification de bailleurs, qui pour ces exclues reste ce Paris/ pari du pouvoir.

L’enjeu de ce pouvoir que nous ressentons dans tous les lieux et qui pourtant reste camouflé derrière dif¬ férentes formes de revendications du style : Hétéro/ homo, Paris/ province, bourgeois/ prolos, intello/ manuels .

Les exclues c’étaient nous, parce que face à nos réalisations “ parisiennes ” elles opposaient un exhibitionisme lesbien, un gauchisme douteux et une morbide théâtralité sous le soleil de Provence.

Des anecdotes on pourrait vous en faire des pages mais on les garde pour le prix Fémina ou pour le prix Marie-Claire, (car Agnès nous a promis son “ Récamier ” si on décroche un prix). On n’a même pas joué aux boulles, on n’a pas mangé la soupe au pistou, on n’a même pas entendu l’accent chantant de Provence. . .

Par contre sans bruit, se détachant, une araignée tisse sa toile : la Librairie de femmes.

On y a lu, mangé et là enfin on a été accueillies.

Yesa. Hélène. Agnès.