Couverture fascicule

John M. Carroll, Edge of Empires. Chinese Elites and British Colonials in Hong Kong, 2005

[compte-rendu]

Année 2006 25 pp. 476-480
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Études chinoises, vol. XXV (2006) Comptes rendus

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John M. Carroll, Edge of Empires. Chinese Elites and British Colonials in Hong Kong, Cambridge (Mass.), London : Harvard University Press, 2005. xii-260 pages Ce livre appartient à une nouvelle vague des études coloniales qui envisage la colonisation comme mondialisation. Cette approche, expérimentée déjà sur le terrain africain, indien ou coréen, débusque les schémas simples et tranchés qu’affectionne l’écriture des histoires nationales. Au lieu de borner le regard à l’opposition binaire entre bourreaux et victimes, à la résistance héroïque des innocents à l’oppression, elle scrute les zones d’ombre : les collaborations, les stratégies d’accommodement entre colonisés et colonisateurs. Sur la marge de deux empires, l’empire britannique et l’empire chinois, Hong Kong présente un cas particulièrement complexe. Elle se reflète dans la diversité des éclairages qu’a apportée l’abondante historiographie consacrée à la colonie depuis une vingtaine d’années, et sur laquelle s’appuie l’étude de Carroll, tout en dressant soigneusement le bilan critique de cette production. L’auteur renvoie dos à dos la glorification du bon gouvernement colonial, instrument de justice et de liberté du commerce, et l’exaltation de la résistance patriotique de la population chinoise, aussi bien que l’illustration de ses moyens de défense et survie sous un régime répressif. L’originalité du livre est d’attirer l’attention sur les effets spécifiques de la marginalité de Hong Kong. Son point de mire est la relation entre l’élite coloniale britannique et l’élite de la société chinoise du territoire. La thèse de Carroll est qu’au cours du siècle qui suit la guerre de l’Opium s’est constituée parmi les résidents chinois de Hong Kong une classe supérieure, d’éducation et de mentalité anglaise, mais chinoise par ses valeurs et son réseau de relations. Cette bourgeoisie d’affaires s’est faite la collaboratrice efficace et dévouée du gouvernement colonial et des résidents britanniques pour créer Hong Kong, territoire qu’elle considérait comme sien, en jouant des différences entre les empires qui l’enserraient. La collaboration ne doit rien à la volonté ou à la sagesse de l’autorité coloniale, elle tient uniquement à l’initiative et aux efforts d’une «bourgeoisie chinoise montante » qui exploite les espaces laissés vacants par la négligence, l’incompétence, l’incohérence ou l’impuissance du pouvoir colonial.

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