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Représentations majoritaires et minoritaires et relations intergroupes

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Année 1977 31-332 pp. 170-180
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Représentations majoritaires et minoritaires et relations intergroupes

Geneviève PAICHELER et Gérard DARMON

Centre National de la Recherche Scientifique Groupe de Psychologie Sociale Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales

A l’heure actuelle, le bilan des recherches sur les relations intergroupes nous place face à deux résultats apparemment contradictoires. Le premier résultat illustre la tendance des groupes à se favoriser eux-mêmes et à péna¬ liser l’autre groupe, ou, de manière plus géné¬ rale, l'hors-groupe. C'est le résultat le plus sail¬ lant et le mieux établi dans ce courant de re¬ cherche, et, par conséquent, celui qui a reçu le plus de confirmations, renforçant les auteurs dans l'idée qu'on touchait là à la généralité du phénomène.

Dans son analyse théorique, illustrée par sa mise en œuvre expérimentale, Shérif (1966) attribue ce biais de favoritisme à un facteur interne au groupe : la solidarité ou la cohésion, et à un facteur régissant les interactions entre les groupes : la compétition. L’existence de ces deux facteurs dans le champ psychosocial des groupes le conduit à différencier le «Nous » des «Autres », différenciation teintée d'hos¬ tilité compétitive entre les groupes.

A partir de cette analyse, la méthodologie de Shérif consiste à mettre en compétition et conflit des groupes que rien d’autre ne diffé¬ rencie, comme c'est le cas dans la fameuse expérience du Robber’s Cave (Shérif et al., 1961). Cette expérience a reçu de nombreuses confirmations ultérieures, en milieu industriel par exemple, sur des adultes (Blake et Mou¬ ton, 1962). Ainsi, il apparaît que l'interaction compétitive crée une conduite discriminatrice et modifie chez les sujets les perceptions de leur propre groupe et de Pautre groupe, quels que soient l’âge ou le sexe des sujets.

Des recherches plus récentes ont tenté de cerner des aspects particuliers du compor¬ tement intergroupe, déjà présents dans l’ex-périence-princeps de Shérif et al., Ferguson et Kelley (1964) ont étudié la surévaluation de la production du groupe propre en minimi¬ sant la compétition, et même en supprimant la participation active des sujets. Malgré cela,

les sujets surévaluent la production des mem¬ bres de leur groupe. La diminution, voire la suppression du comportement de compétition n’empêche pas l'apparition du favoritisme du groupe propre et d'un défavoritisme de l'autre groupe.

En un sens, cette expérience réduit la por¬ tée de la théorie de Shérif : le biais inter¬ groupe n’est pas la conséquence d'une inter¬ action compétitive entre les groupes. Cepen¬ dant, demeurent de cette théorie et la ten¬ dance à la discrimination négative de l'autre groupe, et la relation entre cette tendance et un facteur interne au groupe : la cohésion.

Et c'est dans la voie de l'exploration du lien entre ces variables que se sont orientées les recherches suivantes. Selon les expériences de Rabbie et Horwitz (1969) et Rabbie et Wil-kens (1971), l’anticipation d'une interaction future au sein d’un groupe serait à l'origine de l’apparition d’une discrimination en fa¬ veur de ce groupe contre un autre groupe, en l'absence de conflits et de compétition.

L’expérience de Dion (1973) démontre que, si la cohésion permet d'accroître le biais intra-groupe, elle n’est pas nécessaire à son appa¬ rition. Même un groupe peu cohésif a des attitudes discriminatrices envers l'hors-groupe. Il semblerait que le seul fait d'appartenir à un groupe nommé, délimité, suffise à faire apparaître le biais intragroupe. Une «diffé¬ renciation cognitive » serait donc à l'origine du phénomène.

C’est également une théorie cognitive que Tajfel (1973) propose pour expliquer ce phé¬ nomène, plaçant à sa source un processus de

catégorisation.

Jusqu'alors, dans le courant de recherche sur l'intergroupe, la problématique de com¬ pétition entre les groupes, créée par la situa¬ tion expérimentale, avait pour effet d'obscur¬ cir les comportements discriminatoires des groupes. Tajfel (1970) a pu mettre en évidence

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