Couverture fascicule

Patrice Gourbin, Les Monuments historiques de 1940 à 1959. Administration, architecture, urbanisme

[compte-rendu]

Année 2010 168-2 p. 206
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 206

Patrice GOURBIN, Les Monuments historiques de 1940 à 1959. Administration, architecture, urbanisme, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2008, 25 cm, 286 p., 108 fig. et ill. en n. et bl., index des personnes et des lieux. -ISBN : 978-2-7535-0576-6, 22 €.

(Art et société)

L’ouvrage de P. Gourbin se situe clairement dans une approche «politique » de l’histoire culturelle, et l’auteur assume pleinement son parti dans son introduction. Il s’attache à démontrer les continuités à l’oeuvre dans le service des M. H. tout au long de ces trente années, malgré les bouleversements politiques, sociaux et économiques. Sa thèse, dirigée par D. Voldman, historienne de la Reconstruction, n’a pas manqué, d’ailleurs, de susciter quelques polémiques… Chacun des huit chapitres de l’ouvrage constitue un essai qui analyse une question particulière sur l’ensemble de la période, ce qui met bien en évidence les continuités. L’idéologie nationale d’abord, autour des ambitions de Louis Hautecoeur. La recomposition territoriale, avec un second chapitre consacré à la décentralisation du service où sont rappelées la naissance des agences des Bâtiments de France puis celle des conservations régionales des M. H. Vient ensuite la question urbanistique ; l’auteur expose les programmes de la deuxième reconstruction (celle de 1941) et de la troisième (1945) au cours de laquelle s’affronteront les services des M. H. et ceux du MRU. Les problèmes juridiques sont illustrés par les conflits que soulève la loi de 1913-1927, peu ou mal respectée et difficilement applicable aux ensembles. L’analyse de l’approche scientifique est consacrée aux projets successifs de recensement archéologique ou ethnographique qui aboutiront avec Malraux. Avec la question «militaire » sont examinées les précautions prises dès avant que le conflit n’éclate pour protéger les monuments et les collections, puis pour parer au plus pressé après les désastres de Normandie. De là découle la doctrine nouvelle de la restauration née de ces désastres qui est ensuite évoquée (elle sera consacrée en 1964 par la Charte de Venise). Pour finir, c’est la question de l’usage des monuments publics et privés qui est examinée : quel rôle pour les associations de propriétaires (notamment la Demeure Historique ) ? Comment donner un usage social

aux édifices obsolètes, en particulier aux ensembles religieux désertés (question actuelle…) ? Ce seront les «foyers culturels » dès les années 1930, puis les festivals des années 50. La conclusion, un peu rapide, observe l’abandon du mythe de l’authenticité dans la restauration des M. H. et s’en félicite. L’érudition est incontestable, l’illustration est originale (en partie constituée de dessins analytiques de l’auteur) et les annexes utiles : un répertoire biographique des principaux acteurs de la période, tant administrateurs qu’architectes ; une bibliographie largement ouverte sur l’histoire culturelle et deux index. Françoise Hamon