201 Maryvonne nous a quittés. Nous étions liées par une amitié solide de près de 50 ans, dans une complicité sans faille et une profonde affection. Elle détestait les hommages funèbres et nous avait fait promettre de lui épargner un tel adieu. Je ne la trahirai pas. Disciple de Bachelard, elle a laissé son testament dans son oeuvre d’où trois thèmes essentiels émergent et circonscrivent assez fidèlement l’amie que nous connaissions : ce sont, rapidement survolés, la maison, le temps et la métamorphose. Je lui donne la parole ; elle saura mieux que moi vous convaincre qu’elle n’est pas vraiment partie.

A propos de la maison

Maryvonne écrit : «La maison est le premier monde de l’être humain. C’est pourquoi la maison natale est physiquement inscrite en nous… C’est un espace d’intimité. C’est là, à l’intérieur même de la maison, qu’apparaissent d’autres espaces de l’intimité, encore plus protégés. Ainsi, tiroirs, coffres et armoires nous font vivre des espaces où l’intimité se cache, se scelle, témoignant que l’homme est à luimême son propre secret. L’armoire et ses rayons, le secrétaire et ses tiroirs, le coffre et son double fond sont de véritables organes de la vie psychologique secrète. à Maryvonne

Nicole Fick