Charles Boyer, S.J., Christianisme et néoplatonisme dans la formation de saint Augustin. Nouvelle édition revue par l'Auteur. Rome, Officium libri catholici, 1953. In-8°, 211 pages.

Dans la réédition de sa thèse qui remonte à 1920, le P. Ch. Boyer a tiré profit des Recherches de P. Courcelle. Mais il consacre quelques pages (p. 107-113) à souligner les points sur lesquels il n'adopte point le sentiment du professeur au Collège de France : il fixe plus tôt que ce dernier le moment où saint Augustin s'est détaché du manichéisme ; il pense que le fils de Monique a retrouvé la foi dès avant la lecture des livres néo-platoniciens. En tenant cette dernière position, il fausse compagnie non seulement à M. Courcelle, mais aussi au P. Portalié à la mémoire de qui il a dlédié sa thèse. Il prend soin sans doute de préciser, en empruntant une formule au P. Le Blond, l'acception en laquelle il prend ici le mot «foi» : celle-ci s'entend «comme ; la soumission à l'Eglise, et à Dieu dont elle est mandataire, sans connaissance bien distincte de ce que cette soumission impose» (p. 67). On a l'impression qu'aux pages 60-69 l'effort d'analyse du texte des Confessions, minutieux et heureux en tant d'autres parties de l'ouvrage, est moins soutenu ; aucune attention n'est donnée là à des aveux qui ne peuvent être négligés et qui appellent au moins une explication : «Je n'étais pas encore assuré que votre Eglise enseignât le vrai, tout en sachant qu'elle n'enseignait point la doctrine que j'avais violemment incri-