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Mary Helen Thuente. The United Irishmen and the Rise of Irish Literary Nationalism

[compte-rendu]

Année 1996 21-1 p. 226
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MARY HELEN THUENTE. The United Irishmen and the Rise of Irish Literary Nationalism. (Syracuse (New York) : Syracuse University Press, 1994, 288 p., ISBN 0-8156-2616-9. $45).

Mary Helen Thuente défend l'idée, rarement soutenue jusqu'ici, que le mouvement des Irlandais Unis attachait suffisamment d'importance à la culture gaélique, langue incluse, pour pouvoir être considéré comme l'ancêtre du nationalisme culturel en Irlande. Leur abondante production littéraire témoigne de ce que, dès la fin du XVIIIème siècle, les républicains de la première génération n'auraient sans doute pas renié les propos d'un John O'Leary qui, des décennies plus tard, affirmait : « La littérature doit être nationale et le nationalisme doit être littéraire ». Contrairement à ce que beaucoup d'historiens ont affirmé jusqu'à ce jour, il n'y avait pas contradiction mais bien complémentarité, entre leur idéologie universaliste et leur goût pour l'histoire de l'île et la culture gaélique.

L'auteur de cet ouvrage remarquablement argumenté et brillamment illustré d'extraits littéraires démontre que les Irlandais Unis étaient en outre, dans leur activité créatrice, les héritiers de la tradition du XVIIIème siècle telle qu'elle s'exprimait dans la littérature anglaise, bien sûr, mais également dans ses manifestations religieuses, populaires et celtisantes ; le matériau révolutionnaire américain et français, enfin, constitua une riche source d'inspiration artistique et culturelle autant qu'idéologique.

Cherchant à rétablir le lien qui avait, disait-on, rapproché littérature et politique dans l'Irlande ancienne, les Irlandais Unis, ajoute Mary Helen Thuente, « conçurent et créèrent un prototype littéraire de l'unité sociale, politique et religieuse de l'Irlande » (p. 89). Passant en revue leur production journalistique, leurs chansons et leur prose satirique, elle conclut que Thomas Moore et les Jeunes Irlandais n'étaient que les élèves des Irlandais Unis en matière culturelle et littéraire.

Faisant appel à des sources rarement citées et sans doute jamais exploitées avec autant de rigueur dans le détail, The Harp Re-strung apporte beaucoup à la connaissance d'une ère fondatrice pour l'histoire de l'Irlande moderne et il devra devenir lecture obligatoire pour l'étude de cette période et tout travail portant sur la contribution du mouvement de la Jeune Irlande au nationalisme culturel.

Catherine MAIGNANT