Couverture fascicule

Lexikon des Mittelalters. I : Aachen — Bettelordenskirchen

[compte-rendu]

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, 4°, LXIII p. + 2108 col.

A défaut d'avoir leur Pauly-Wissowa, les médiévistes auront-ils bientôt leur « Petit Pauly » ? C'est du moins l'ambition explicite des éditeurs du Lexikon des Mittelalters (désormais LexMA), que de préparer un équivalent au Lexikon der Antike ; ils reprennent en cela, sur des bases légèrement différentes, le projet abandonné vingt ans plus tôt d'une Encyclopaedia Medii Aevi Occidentalis. Les dix fascicules parus entre octobre 1977 et novembre 1980 constituent le premier volume d'une série de six et permettent déjà un début de réponse.

Les coordonnées spatio-temporelles du dictionnaire ont été découpées assez largement, afin de mieux correspondre à la conception actuelle de la civilisation médiévale. Chronologiquement, il s'étend sur la période de 300 à 1500 environ, donc en incorporant l'Antiquité tardive qui a tant marqué le moyen âge européen — pas seulement le très haut moyen âge. Géographiquement, on annonce que les mondes byzantins, islamique et ottoman seront traités dans la mesure où ils ont marqué durablement l'Occident médiéval ; mais en pratique, certains vocables ont été retenus, qui n'entretiennent pas des liens très évidents avec l'histoire occidentale (ainsi Abu 1-Wafâ' al-Bùzagânï, dont le présentateur dit bien qu'aucune oeuvre n'a été traduite en Europe pendant le moyen âge). Les critères d'identification de ce qui, dans les civilisations voisines d'Europe, mérite d'être retenu ne sont donc pas encore tout à fait au point, si l'on veut atteindre l'objectif annoncé : fournir un ouvrage de consultation accessible à un public assez large, et non aux seuls spécialistes.

Comme pour toute publication du même genre, on pourrait chicaner à l'infini sur le choix des vocables sélectionnés ; la nomenclature paraît avoir été établie en prenant comme base la deuxième édition du Lexikon fur Théologie und Kirche (LThK), qu'on a élaguée puis complétée. Il en résulte une publication où sont présentés surtout des concepts, des anthroponymes et des toponymes (par ordre de fréquence décroissante) ; c'est par le premier de ces trois groupes que le LexMA affirme principalement son originalité. En ce qui a trait aux deux autres catégories, il ne pouvait rivaliser avec des dictionnaires scientifiques aux dimensions plus considérables : la publication du Lexikon permettra d'améliorer sur bien des points un outil comme le Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques, sans pour autant le rendre tout à fait caduc. Dans une revue publiée à Poitiers, on signalera pour mémoire deux absences plus marquées : saint Adelelm de Burgos, né à Loudun, et l'abbaye de l'Absie en Gâtine.

A l'opposé de plusieurs instruments de travail existants, le LexMA s'est voulu dégagé de l'empreinte ecclésiastique qui a souvent marqué l'élaboration de tels dictionnaires : un bon exemple en est fourni par la courte biographie d'Achard de Saint-Victor, par comparaison avec l'article parallèle du LThK (bien que l'auteur paraisse tout ignorer des travaux les plus récents de J. Châtillon). Mais c'est aussi affaire de collaborateurs, et certains se sont moins bien dégagés des perspectives traditionnelles : ainsi l'article « Balderich von Bourgueil », où l'homme de lettre éclipse complètement l'évêque.

Certains critiques ont déjà regretté le caractère excessivement germanique du Lexikon : cela peut s'entendre de divers manières. Malgré la présence normale d'une majorité de collaborateurs d'origine allemande, le caractère international de l'entreprise est assuré par un recrutement d'auteurs sur tous les continents ; cette diversité a sans doute facilité une ouverture qui mérite d'être signalée sur des régions généralement plus négligées dans ce genre d'entreprise, comme la Scandinavie ou l'Europe de l'Est (mais était-il inévitable que la cité des médiévistes apparaisse à ce point comme un univers d'hommes ? A peine 4 % des directeurs scientifiques et moins de 13 % des auteurs sont des femmes). Il arrive que les bibliographies annexées à chaque article (en principe ; mais quelques dizaines sont bien trop sommaires ou manquent tout à fait) ne fassent pas un écho suffisant à la production scientifique récente en langue française : les travaux d'E. Magnou-Nortier auraient mérité d'être signalés

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