111
LA PHOTOGRAPHIE AÉRIENNE AU SERVICE DE LA GLACIOLOGIE
DANS LES PYRÉNÉES,
PAR M. L. GAURIER,
PRESIDENT DE4A COMMISSION SE GLACIOLOGIE ET D'BTDROLOGIE DBS PÏR&lfos ,
CBARCK DE MISSION DU MINISTERE DE L'AGRICULTURE.
§ 1er. Historique
Les observations annuelles de glaciers dans les Pyrénées, poursuivies par M.L. Gau¬ rier, de 1900 à 1913, sur la demande du Ministère de l'Agriculture, furent forcément suspendues pendant la guerre. Lorsqu'on voulut les reprendre, en 1 990, leur exécution fut confiée au Service des Grandes Forces hydrauliques qui pria M. Gaurier de s'en charger.
M. P. Willemin, alors ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, chef du service des Forces hydrauliques dans la région du Sud-Ouest, eut l'idée d'appliquer aux levés des glaciers les méthodes de photographie par avion, qui avaient rendu tant de services sur les champs de bataille. Le grand glacier d'Ossoue, au Vignemale, fut désigné comme terrain pour une expérience que la Compagnie aérienne française accepta de réaliser. Le marché conclu fut approuvé par une décision de M. le Ministre de l'Agriculture, le 9 5 juillet 1920. Malheureusement l'avion ne fut prêt qu'au début d'octobre, période trop tardive, et l'opération fut ajournée.
Le projet fut repris en 1931, dans les mêmes conditions. Dès le mois de juillet, l'aviateur, M. Besson, et un ingénieur de la Compagnie aérienne française, M. Clopin, firent à pied l'ascension du Vignemale avec M. Gaurier qui était chargé d'établir les signaux de triangulation et de lever à grande échelle le front du glacier par les procédés topographiques ordinaires. Tout était prêt, quand l'aviateur fit & Ludion, sa base de départ, une chute mortelle. Ce lamentable accident détermina l'Administration à re¬ noncer aux levés par photographie aérienne.
En 1999, l'étude des glaciers pyrénéens étant passée du Service des Forces hydrau¬ liques à celui des Eaux et Forêts, aucun programme ne put être proposé en temps opportun. Mais la Commission de Glaciologie et d'Hydrologie des Pyrénées décida de continuer pour son compte la surveillance des appareils glaciaires jusqu'au jour où l'Administration désirerait la reprendre; ainsi, il n'y aurait point de lacune dans la série des observations.
Dès le début de 1993, sur la demande de M. Mougin, inspecteur général des Eaux et Forêts, le Ministère de l'Agriculture recommença à s'intéresser à ces études. M. Gaurier fut chargé de continuer de lever à grande échelle le front des principaux glaciers sur le versant français des Pyrénées.
