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La remotivation. Un remède au vide de sens ?

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La remotivation

Un remède au vide de sens ?

Jean-Louis Vaxelaire

INALCO

Les noms propres sont-ils sémantiquement vides ?

Le débat sur le vide de sens des noms propres n’est pas millénaire, bien que certains essaient, anachroniquement, d’y inclure Aristote1. Le premier auteur occidental qui affirme distinctement que les noms propres ne seraient que des étiquettes vides semble être Thomas Reid, un philosophe écossais de la fin du XVIIIe siècle. Cette thèse sera reprise et popularisée au XIXe siècle par John Stuart Mill pour devenir l’un des lieux communs de la philosophie du langage et de la linguistique du XXe siècle.

Il est devenu récurrent de citer Roméo et Juliette pour illustrer la thèse du vide de sens des noms propres2. Comme le dit Shakespeare dans une traduction française, «ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom. » Il n’y a aucun doute à ce sujet, mais si la rose ne s’appelait pas rose , Marcel Achard n’aurait pas pu écrire : «Je m’appelle Larose [. . .] ça ne se sent pas ».

La différence entre les deux énoncés est simple : ce dont parle Shakespeare, c’est du référent, c’est-à-dire une fleur qui a la particularité de s’appeler rose , alors que le calembour d’ Achard porte sur le nom, plus précisément sur l’homonymie entre le nom du personnage et la rose. On peut donc dire que la citation de Shakespeare est une excellente illustration de l’arbitraire du signe mais certainement pas du vide de sens des noms propres, à moins de penser à l’instar de certains logiciens que le sens d’un nom propre se limite à quelques caractéristiques de son référent initial.

II me semble que le problème principal de la question posée par la SFO (le nom propre a-t-il un sens ?) découle d’un problème terminologique. Lorsque les logiciens parlent de sens, ils s’intéressent à la description ou à la reconnaissance du référent. Personnellement, en tant que linguiste, lorsque j’utilise le terme sens, je m’intéresse au sémantisme d’éléments au sein d’un texte, il n’y a donc aucune commune mesure

i Entre autres Brondal (1948 : 61). L’anachronisme réside dans le fait que la distinction nom propre/nom commun n’existait pas à l’époque d’Aristote.

2 On ne compte plus les livres ou les articles intitulés «What’s in a Name ? », une citation directe de la même scène de Roméo et Juliette.

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