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La Convention décrète que tous les objets propres à faciliter les progrès des sciences et des arts, ou à enrichir le Muséum national, pris sur les bâtiments ennemis, lui seront adressés en contrepartie de dédommagements convenables, lors de la séance du 4 brumaire an III (25 octobre 1794)

[décrets, lois et arrêtés]

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BARAILON obtient la parole et dit : Dombey a été enseveli en terre étrangère, et avec lui toutes les richesses qu’il se proposoit d’offrir à sa patrie.

Si nos collègues ne se fussent trouvés à Brest, l’on ne sait trop ce que seroient devenus les superbes tableaux de quelques maîtres d’Italie, du Poussin, du Titien, de Raphaël, trou¬ vés à bord de quelques prises.

Ceci doit vous rappeler ce qui arriva dans le seizième siècle. Cortez envoyoit aux tyrans d’Aragon et de Castille (Ferdinand et Isabelle) les chefs-d’oeuvre en plusieurs genres des Mexicains ; ces instrumens tranchans de cuivre, aussi durs que s’ils eussent été acérés ; ces pein¬ tures extraordinaires, où ils avoient exprimé, sur des toiles de coton non moins singulières, l’arrivée des Européens sur leur continent, la forme des vaisseaux qui les avoient transpor¬ tés, et où ils avoient figuré et leurs tonnerres et leurs monstres : c’est ainsi qu’ils nommoient leurs canons et leurs chevaux.

Eh bien ! des objets si curieux, si intéressans pour l’histoire des arts, sur-tout pour celle de l’enfance du genre humain, devinrent la proie d’un de nos corsaires, qui loin d’y ajouter le moindre prix, en usa comme des choses les plus viles, et les détruisit de même.

Il faut qu’on s’apperçoive encore en ceci de l’attention et de la protection que la nation accorde aux arts et aux sciences.

(90) P.-V., XL VIII, 51. C 322, pl. 1363, p. 14. Rapporteur anonyme selon C* II 21, p. 17 : le libellé du décret autorise le citoyen Girault à quitter la commune.

Je demande donc, pour prévenir des mal¬ heurs tels que ceux que je viens d’exposer, que l’on décrète ce qui suit (91) :

Un membre [BARAILON] propose, la Convention nationale décrète ce qui suit :

Article premier -Les graines, plants, plantes, arbres et arbustes exotiques, les échantillons de carrières et de mines, les livres et manuscrits étrangers, les machines ou modèles de machines incon¬ nues en France, tous les objets en général qui appartiennent à de nouvelles décou¬ vertes, propres à faciliter les progrès des sciences et des arts, ou à enrichir le Muséum national, tels que tableaux, médailles, statues, antiquités, estampes, cartes et gravures, qui seront pris à l’ave¬ nir sur les bâtimens ennemis, seront adressés directement à la Convention nationale par les capteurs, après l’inven¬ taire préalable de l’officier public.

art. II. -Sur le rapport qui lui en sera fait par ses comités d’instruction publique, d’ Agriculture et des arts, elle accordera aux capteurs des dédommagemens conve¬ nables (92).