— ■ Une collection consacrée aux études relatives aux manuscrits [Litterae textuales. A series on manuscripts and their texts) paraît depuis quelques années aux Pays-Bas sous la direction de trois professeurs néerlandais, MM. J. P. Gumbert, M. J. M. de Haan et A. Gruys. Cette collection a, en particulier, accueilli les quatre fascicules qui constituent les Mélanges offerts au professeur Gerard I. Lieftinck [Essays presented ta G. I. Lieftinck, Amsterdam, A. L. Van Gendt, 1972-1976). C'est aussi à. l'intérieur de cette collection qu'a paru, en 1976, le premier fascicule d'une série de sept qui, sous le titre général de Codicologica, entend faire le point sur l'état actuel et les perspectives de cette science des manuscrits que l'on désigne en France, depuis une trentaine d'années, sous le nom de codicologie bien que sa pratique soit beaucoup plus ancienne, comme le rappelle M. Charles Samaran dans la préface. L'initiative de cette série revient à. M. Albert Gruys, professeur à, l'Université de Nimègue, qui a su susciter une large collaboration internationale {Codicologica. I : Théories et principes, Leiden, E. J. Brill, 1976, in-4°, 112 pages).

Ce premier fascicule est surtout consacré aux problèmes de définition, comme le laisse entendre le sous-titre. Il est essentiellement constitué par la réimpression de deux leçons inaugurales (celles de MM. A. Gruys et T. J. Brown) et de deux articles de doctrine (ceux de MM Fr. Masai et L. M- J. Délaissé) dans lesquels les auteurs respectifs se sont efforcés de délimiter le champ de la codicologie et d'établir ses rapports avec des disciplines voisines, telles que la paléographie et la philologie. Malgré des difficultés de correspondance du vocabulaire entre le français, l'allemand et l'anglais — et l'on souhaite que le lexique polyglotte de la terminologie paléographique et cod,icologique antique et médiévale que patronne l'Union académique internationale puisse prochainement voir le jour — ces auteurs nous paraissent être d'accord, non sans nuances, pour envisager, à côté d'une codicologie au sens strict qui se borne à l'étude des procédés matériels de fabrication du manuscrit, une codicologie au sens large, englobant tous les aspects de l'élaboration, de la vie et de la survie de ce même manuscrit et participant ainsi à. l'histoire de la culture. Ces vues théoriques se trouvent particulièrement bien illustrées par l'article du R. P. Maurice Coens, où le regretté bollandiste démontre à l'évidence par le récit de quelques-unes de ses découvertes qu'il ne faut négliger aucun détail et que l'étude d'un manuscrit doit être globale. C'est aux mêmes conclusions qu'aboutit M. Louis Hay