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Discussion à propos d'une adresse au roi par des habitants du Béarn, lors de la séance du 22 août 1790

[travail de l'Assemblée et productions du roi et des ministres]

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Un de MM. les secrétaires lit une adresse des ha¬ bitants du Béarn au roi. (Voir cette pièce im¬ primée à la suite du mémoire de M. Guignard Saint-Priest, sur les domaines à réserver au roi. — Séance du 18 août).

M. Robespierre. La pièce qui vous est en¬ voyée par M. Guignard pour être jointe à son précédent mémoire me paraît mériter quelques observations (1).

J'observe d'abord qu'il n'est pas certain qu'elle soit l'œuvre du peuple béarnais puisqu'elle n'est signée que d'une seule personne M. Darnaudat. Peut-être même peut -on soupçonner qu'elle n'est pas l'expression d'une volonté réfléchie et libre de toute influence étrangère ; il n'est per¬ sonne, sans doute, qui ne partage les senti¬ ments exprimés dans l'adresse pour la mémoire d'Henri IV et pour Louis XVI. Mais quand les représentants de la nation sont assemblés pour délibérer sur les objets auxquels cette pétition est relative, c'est à eux qu'elle devait être adressée directement et non au roi. C'est de ses auteurs que nous devons la tenir et non du mi¬ nistre.

Ceux qui ont rédigé cette adresse n'ont pas fidèlement exprimé le vœu de nos frères du Béarn ; ils n'ont pas parlé en hommes libres, lorsqu'ils ont dit que c'était uniquement pour obéir aux désirs du roi, qu'ils avaient échangé l'ancienne Constitution de ce pays, contre la nou¬ velle Constitution française. C'était sans doute aussi et principalement par amour de la liberté, par respect pour le droit des hommes et pour l'intérêt général de la nation et du peuple béar¬ nais. Nous en avons pour garants le caractère généreux et magnifique dont le peuple a toujours donné tant de preuves et je ne doute pas que les principes et les sentiments que j'exprime ne soient plus conformes à son vœu, que les termes de tendresse qui vous sont envoyés par le mi¬ nistre, dans le moment précisément, où l'on vient de vous demander, au nom du roi, la con¬ servation de biens domaniaux si considérables, comme si la pétition dont il était question était un nouveau moyen imaginé pour en grossir en¬ core la liste.

Je crois que cette adresse doit être absolument écartée.

M. Pémartla. Les habitants de Pau ont en¬ voyé deux adresses, l'une au roi et l'autre à l'As¬ semblée nationale. Si la secoude ne vous a pas été communiquée, c'est qu'elle est encore dans vos bureaux attendant d'être dépouillée. Les Béarnais ont cru devoir s'adresser en même temps au roi et à l'Assemblée dont l'union intime doit produire le bonheur de la nation. Leur patriotisme est connu ; leur amour pour la liberté et leur attachement à l'Assemblée ne peut-être suspect et j'ose espérer que l'Assemblée en examinant l'objet sacré de leur pétition trouvera qu'elle est digne d'être prise en considération.

(1) Cette partie de la séance n'a pas été rapportée par le Moniteur .

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