Couverture fascicule

Medhane Tadesse, "Al-Ittihad : political islam and the black economy in Somalia"

[compte-rendu]

Année 2003 19 pp. 391-393
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 391

Annales d'Ethiopie, 2003, vol. XIX: 391-393.

MEDHANE TADESSE : "AL-ITTIHAD : POLITICAL ISLAM AND THE BLACK ECONOMY IN SOMALIA"*

Gérard Prunier

Nous avons ici un ouvrage assez particulier , écrit par un jeune chercheur éthiopien indépendant auxquels ses contacts politiques ont permis d'acquérir ces dernières années une familiarité de première main avec la crise somalienne et , partant , avec l'organisation clandestine islamiste al-lttihad al-Islamiyya (L'Union Islamique) qui opère dans les ruines de l'état somalien. Donc il ne faut pas s'attendre ici à un ouvrage de type universitaire ni par la forme ni sur le fond. En contrepartie on peut être sûr que ce texte , avec ses nombreuses exagérations et imperfections , est en prise directe sur la réalité somalienne contemporaine. Qu'on en juge par cette simple anecdote : l'ouvrage de Medhane Tadesse ayant été publié à Addis Abeba en novembre 2002 , la radio Horn Afrik basée à Mogadiscio entreprit d'en lire des extraits sur les ondes au début de janvier 2003. Dans les heures qui suivirent les bâtiments de la radio étaient pris sous le feu de la milice du marchand islamiste Mohamed Deylaf qui était furieux d'entendre se répandre publiquement le récit d'un certain nombre de ses opérations commerciales assez spéciales. La radio cessa de diffuser les extraits et Mohamed Deylaf obtint ainsi un résultat plus rapide que celui qu'aurait pu lui procurer un procès en diffamation.

Les deux premiers chapitres , consacrés à l'histoire du mouvement islamiste jusqu'en 1995 sont relativement classiques. Le seul élément nouveau est la confirmation par l'auteur de ce qu'un certain nombre de spécialistes savaient déjà , à savoir qu'Oussama bin Ladin a énormément exagéré son rôle aux côtés du Général Aydid lors des combats d'octobre 1993 contre les troupes américaines de l'ONUSOM. De fait il n'est même pas sûr que les militants d'al- Qaida aient eu le moindre rôle dans ces affrontements et la seule aide apportée par l'organisation au seigneur de la guerre Hawiye semble avoir été financière. D'ailleurs il semble qu'à l'époque même les Islamistes somaliens n'avaient pas de relations suivies avec le futur organisateur du 11 septembre et l'auteur fixe au début de 1998 les premiers contacts sérieux entre al-Qaida et la branche la plus radicale à'al-Ittihad qui venait de s'éloigner des modérés après leur commune défaite face à l'armée éthiopienne dans le Gedo l'année précédente (p 94). Dans un des développements surprenants mais bien étayés qui font tout l'intérêt de son ouvrage l'auteur argue même que l'ONUSOM a , sans s'en rendre compte , longtemps travaillé avec des Islamistes et qu'après son retrait le souci d'amener une " paix par le bas " en développant la société civile leur a également été très profitable car ils ont su se placer au sein des " peace con-

* Addis Abeba. Mega Printers. 209 p. Index. 2 cartes.

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw