REVUE DES LIVRES

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Marc Saché, archiviste du département de Maine-et-Loire. Inven¬ taire sommaire des Archives Départementales antérieures à 1790.

Maine-et-Loire. Série I. État-civil protestant, Angers, 1931.

Cette publication comprend deux parties.

1° Dans une introduction de 23 pages, M. Saché retrace l’histoire des églises protestantes d’Angers-Sorges, de Baugé-Baufort et de Saumur, puis il en raconte la destruction, enfin il cherche à établir le nombre de membres que comptait chacune d’elles. Laissant de côté les origines de la Réforme en Anjou, l’auteur de cette introduc¬ tion nous montre la Réforme s’organisant dans la région en paroisses vers 1600 et subissant dès avant 1685 les coups d’ennemis qui en poursuivent l’anéantissement. Brève, mais solidement documentée, cette esquisse se contente d’indiquer les grandes lignes, le point de départ et l’aboutissement. La courbe du protestantisme angevin ressemble à celui de plusieurs autres régions ; ces églises, dont les éléments comprenaient des gentilshommes, des bourgeois, des offi¬ ciers de justice, des avocats, notaires et médecins, surtout des com-r merçants et artisans, mais peu de ruraux, comptaient respective-

ment 1.000, 300 et 3.000 fidèles au bas mot. M. Saché montre que leur disparition est due à un plan méthodique poursuivi par l’évêque d’Angers, lequel avait recours «à la violence mal dissimulée sous des formes soi-disant juridiques ». Les ruines économiques qui en résul¬ tèrent, notamment avec la fermeture de l’Académie de Saumur — pour ne rien dire des ruines morales — ne sont pas passées sous silence ;

2° La seconde partie, de beaucoup la plus copieuse, comprend l’inventaire sommaire proprement dit : registres des baptêmes, mariages et inhumations allant pour les trois églises de 1600, de 1598, de 1591 à 1685. Les registres n’ont pas toujours été tenus avec tout le soin que l’on désirerait : pour Saumur par exemple un seul mariage en telle année, alors que les baptêmes sont beaucoup plus nombreux ; de même on constate dans les inhumations une regrettable lacune allant de janvier 1603 à décembre 1706. Mais tels quels, que de pré¬ cieux renseignements fournis aux historiens par ces documents. En feuilletant les pages saumuroises je relève au hasard : Philippe de Mornay et sa femme Charlotte Arbaleste figurent souvent comme parrain et marraine ; en 1603 baptême, par le pasteur Bouchereau, de Philippe Samson, fils de Jacques de Saint-Germain, seigneur de Fontenay, et d’Élisabeth de Mornay ; en 1611 nombreux baptêmes célébrés par des pasteurs étrangers à la région (Salies de Béarn,

Montélimar, Annonay, Gex, Lyon, Merindol, etc.) présents à Sau¬ mur pour l’assemblée générale. Un dépouillement méthodique per¬ mettrait de compléter les listes de pasteurs en fonctions pendant le régime de l’Édit. La célébration de deux cultes par dimanche à Saumur est attestée par la mention d’un baptême qui a lieu «aprûs midy au second presche ». Ce sont là quelques exemples pour indi-

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