DHA supplément 16 Dialogues d’ histoire ancienne supplément 16, 2016, 125‑160
La parution en 2012 du fascicule 1, 2 de la troisième édition du corpus des inscriptions attiques1 par les soins de l’ Académie de Berlin fournit une base en principe solide à l’ histoire des relations diplomatiques entre Athènes et ses alliés à l’ époque de Démosthène. Ce volume, dû à l’ épigraphiste britannique Stephen D. Lambert, contient en effet une présentation critique des lois et décrets – et donc aussi des traités de paix et d’ alliance – votés entre 352/ 1 (date qui, de prime abord, pourrait paraître un peu arbitraire pour délimiter une période de l’ histoire athénienne) 2 et 322/ 1, tournant historique dont l’ importance ne saurait échapper à personne. C’ est sous le n° 398 qu’ a été réédité le document qui me retiendra dans la troisième partie de cette étude. Car avant d’ en discuter, il paraît indispensable de donner un aperçu de l’ ensemble du dossier épigraphique qui se rapporte aux alliances conclues par Athènes avec les cités eubéennes durant les deux premiers tiers du ive siècle. Ce sera l’ occasion de revenir sur la présentation assez complète que j’ avais été amené à donner de ce matériel, voici vingt ans, lors d’ un colloque de Strasbourg consacré précisément aux Relations internationales3.
Denis Knoepfler Collège de France denis. knoepfler@ unine. ch
1 Inscriptiones Atticae Euclidis anno [ 403/ 2] posteriores, donc à partir du rétablissement de la démocratie et de l’ adoption officielle de l’ alphabet ionien-attique. Les documents antérieurs à cette date ont fait l’ objet du tome IG I3, en trois volumes (1981-1998).
2 Elle ne semble être justifiée nulle part dans ce fascicule (rien non plus là-dessus dans Lambert 2012). Mais elle correspond, sans aucun doute, au moment où fut introduite dans la nomenclature du rogator la mention de son patronyme et de son démotique, innovation reconnue et correctement datée, il y a bien longtemps déjà, par P. Foucart : cf. Chr. Feyel, BÉ, 2013, n° 129 ; Knoepfler 2013, p. 428.
3 Knoepfler 1995, p. 309 sq., en particulier p. 314-319.
«Pour que demeurent la philia et la symmachia entre Athènes et les Eubéens » (IG II2 149 = IG II3 1, 2, 398, une inscription attique à reconsidérer)
