Rapports à l'Empereur sur le progrès des sciences, des lettres et des arts depuis 1789. Paris, Belin, 1989 :

T. I : Sciences mathématiques, par Jean-Baptiste Delambre. Présentation et

notes de Jean Dhombres. 33 p.

T. II : Chimie et Sciences de la nature, par Georges Cuvier. Présentation et

notes sous la direction de Yves Laissus. 333 p.

T. III : Littérature française par Marie-Joseph Chénier. Présentation et notes

de Jean-Claude Bonnet et Pierre Frantz, 317 p.

T. IV : Histoire et Littérature ancienne, par Bon-Joseph Dacier. Présentation

et notes sous la direction de François Hartog. 330 p.

T. V : Beaux-arts, par Joachim Le Breton. Présentation et notes sous la direc¬ tion de Udolpho van de Sandt. 285 p.

Voici une heureuse initiative pour le Bicentenaire de la Révolution : sont réédités, en cinq volumes, les Rapports demandés aux différentes classes de l'Institut, le 4 mars 1802, et remis à l'Empereur au début de 1808 et dont la publication s'est échelonnée de 1810 (Sciences mathématiques ) à 1815 (Littérature française), le rapport sur les beaux-arts n'ayant jamais été achevé d'imprimer. Conçus comme une sorte de bilan des progrès accomplis depuis la rupture de 1789, ces Rapports devaient former un ensemble homogène et s'achever sur des propositions de mesures propres à encourager les sciences, les lettres et les arts, et à perfectionner l'enseignement. En fait, ils furent rédigés et publiés séparément. Dans la présente réédition, chaque rapport (et parfois, comme dans les tomes IV et V, chaque section) est précédé d'une notice qui rappelle les conditions de composition, signale les rédacteurs et collaborateurs, dégage le caractère propre et la portée distinctive des textes. On voit, par exemple, com¬ ment le Rapport sur les Mathématiques rompt avec la conception attendue des mathématiques comme symbole du progrès, comme le rapport sur la Littérature s'enracine dans la politique et traduit les options idéologiques de M.-J. Chénier. On trouvera là une source documentaire riche et d'autant plus intéressante que ces rapports, s'ils remontent inévitablement au siècle des Lumières, constituent comme un adieu à ce siècle. Précisons que les volumes contiennent de précieuses notes critiques et un index des principaux noms de personnes.

R. Granderoute