Couverture fascicule

Dominique Colas , Les Constitutions de l'URSS et de la Russie (1905 - 1993), 1997. (Que sais-je ?)

[compte-rendu]

Année 1999 16 pp. 105-107
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NOUS AVONS LU

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Dominique COLAS , Les Constitutions de l'URSS et de la Russie (1905 - 1993), PUF 1997, 127 p. (Que sais-je ?).

Le livre de D. Colas nous donne un aperçu historique rapide des constitutions de l'URSS et de la Russie. L'auteur de l'ouvrage fait une analyse de la loi fondamentale en vigueur actuellement en Russie, sans perdre de vue le lien avec les étapes historiques de l'évolution du constitu- tionnalisme en Russie qui ont précédé l'adoption de la nouvelle constitution de la Fédération de Russie, en 1993.

En effet, cette évolution constitutionnelle est présentée par l'A. en liaison directe avec certains événements politiques, tels que l'arrivée au pouvoir des bolcheviks au début du siècle, qui a entraîné le rejet des « droits politiques » et le renforcement du « noyau dirigeant » de la société, ou bien le coup d'État de 1993, suivi de l'adoption de la dernière constitution renforçant considérablement le poids de l'exécutif et du président, malgré la séparation des pouvoirs.

L'auteur évoque également l'un des problèmes les plus importants de l'histoire et de l'actualité, celui du nationalisme. Paradoxalement, la montée des nationalismes s'est manifestée plus fortement dans les pays post-communistes, où l'internationalisme des prolétariats était pourtant un élément constitutif de l'idéologie d'État. En fait, le régime communiste de l'URSS a consacré certains droits et libertés (surtout le droit à l'autodétermination) des diverses ethnies dans ses lois fondamentales. Cependant, l'attribution formelle de ces droits constitutionnels, sans possibilité de réelle application, n'a fait qu'exacerber les aspirations à l'expression identitaire, et, par conséquent, l'effondrement du régime a laissé fuir « la vapeur » sous forme de mouvements nationalistes puissants, tendant à séparer tout le monde. Une situation semblable a eu lieu après la révolution d'octobre 1917, et c'est la première loi

fondamentale de 1918, ainsi que la politique du gouvernement bolchevik, où alternaient la propagande et les rapports de force, qui ont temporairement calmé les nationalismes. Ainsi, comme le souligne D. Colas, la dernière montée du nationalisme en Russie marque la fin du cycle qui a été entamé par la révolution bolchevik en 1917, et qui peut être caractérisé tout au long de son évolution par l'alternance de deux tendances, l'une centripète et l'autre centrifuge ou, pour reprendre l'expression de l'A. « fission et fusion ». Sans vouloir se montrer trop sceptique, on se pose tout de même la question de savoir si le cercle des nationalismes est effectivement bouclé et si une nouvelle poussée provoquée par la « revanche » communiste ou la crise économique grave, ne risque pas d'être encore plus forte que ce qui avait eu lieu auparavant. La réponse à cette question nous renvoie encore une fois à la loi fondamentale de 1993. Y a-t-il des moyens prévus pour éviter les conflits nationalistes ?

L'auteur de l'ouvrage semble proposer au lecteur d'en juger par lui- même, en donnant le texte intégral de la Constitution russe, traduit en français et accompagné de quelques commentaires et cartes. Il est particulièrement précieux que toutes les analyses de l'ouvrage s'appuient sur les textes de lois fondamentales. Les extraits de documents constitutionnels proposés par l'A. nous permettent, d'une part, de trouver les preuves confortant les commentaires et conclusions faites par l'A., et d'autre part d'élargir ces commentaires, voire de poser certaines questions ou de trouver certaines réponses à partir d'un texte de constitution. Certes, compte tenu du genre et de la taille de l'ouvrage, on comprend aisément que l'A. n'ait pas pu donner de commen-

LA REVUE RUSSE, Paris, 16, 1999.

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