Couverture fascicule

Prospection inventaire au sud de Champagnole (Jura)

[compte-rendu]

Année 1997 27 p. 168
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 168

PROSPECTION INVENTAIRE AU SUD DE CHAMPAGNOLE (Jura)

La prospection a eu pour cadre le territoire de la châtellenie de Château-Villain, et les secteurs situés à l'ouest qui dépendaient des Chalon-Arlay associés à l'abbaye cistercienne de Balerne. Le cartulaire de Jean de Chalon montre que pour le xme s. tous les sites des villages actuels, sont occupés ; ils se trouvent situés sur des axes N.-S. de pénétration du massif jurassien.

Les macro-toponymes «le Châtelet» sont fréquents dans ce secteur. Certains historiens, telle Marianne Mulon, avaient pu écrire que cette appellation ne s'appliquait pas nécessairement à des sites fortifiés mais pouvait désigner un relief marquant dans le paysage. Deux sites portant ce toponyme ont pu être étudiés. Ils ont en commun de ne pas être documentés par les archives médiévales.

Le site dit du Châtelet de Châtelneuf se trouve sur la bordure N.-E. du plateau du même nom. Ce petit éperon rocheux, culminant à 851 m, contrôlait dans ce secteur l'axe Champa-gnole -Saint-Cergues. La partie sommitale de l'éperon est divisée en deux parties par un fossé semi elliptique taillé dans le rocher, d'une largeur ne dépassant pas les 5 m. Il isole au nord un promontoire rocheux de surface restreinte d'environ 620 m2. En 1887, des sondages sont effectués dans ce fossé surmonté par un «parapet» de pierres. Le mobilier céramique

décrit par l'auteur de la fouille est tardif (xme-xive s.) datation confirmée par la présence de quatre carreaux d'arbalète. L'un d'entre eux appartient à une arme de siège utilisée contre les fortifications de pierre ; sa présence est ici surprenante.

Plus à l'est, sur le territoire de la commune Des Planches-en-Montagne, au lieu-dit Le Châtelet, et nouvellement Château de la Folie, les prospections ont livré du mobilier céramique médiéval (xive s.) et moderne (xvi-xvme s.). Les recherches en archives livrent une première mention d'une communauté en octobre 1577 dépendante de la châtellenie de Chaux-des-Cro-tenay, elle-même démembrement de celle de Château Villain. Un plan et une carte du xvne s. mentionnent également l'exis¬ tence du hameau qui disparaît après la révolution (seule une exploitation agricole porte toujours ce toponyme). La construc¬ tion au XIXe s. d'une résidence secondaire sur le piton rocheux dominant la voie secondaire Salins-Genève, a pu effacer les traces d'une fortification antérieure aux xiie-xnie s.

Une prospection systématique des sites portant le toponyme «Châtelet» devrait être engagée à la lumière de ces résultats, pour confirmer si ces appellations correspondent toujours, pour le secteur, à des habitats fortifiés ou à des fortifications du bas Moyen Âge. (Responsable de la fouille : Christophe Méloche.)