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Histoire des sciences au Moyen Âge

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116 Rapports sur les conférences 1997-1998 — Danielle JACQUART

HISTOIRE DES SCIENCES AU MOYEN ÂGE

Directeur d'études : M^e Danielle JACQUART

Programme de l'année 1997-1998 : I. Descriptions médiévales des transformations de la matière (XIIIe- XIVe siècles). — II. L'optique et l'ophtalmologie dans les manuscrits latins de la Bibliothèque nationale de France, les mardis de 18 h à 20 h.

Avant d'aborder les thèmes mis au programme, les séances de la fin de l'année 1997 ont été réservées à une réflexion sur l'objet, les méthodes et l'écriture de l'histoire des sciences. L'occasion en était procurée par la parution de deux ouvrages synthétiques importants : Histoire des sciences arabes (Paris, 1997), en trois tomes, sous la direction de Roshdi Rashed et Histoire culturelle de la France, I. Le Moyen Âge (Paris, 1997). Ces deux publications avaient l'avantage de fournir des exemples extrêmes. Dans la première, est représentée une histoire des sciences, au sens strict, dans laquellle les idées et réalisations des siècles passés sont retenues et analysées en fonction d'un cadre épistémologique dicté par la dynamique de l'évolution vers la science moderne. En témoignent notamment les titres donnés à chacun des trois tomes, qui ne coïncident pas avec les catégories médiévales : « Astronomie théorique et pratique », « Mathématiques et physique », « Technologie, alchimie et sciences de la vie ». Dans la seconde publication, malgré les efforts louables de Michel Sot et Jean-Patrice Boude t, les écrits médiévaux, définis comme relevant de l'actuelle histoire des sciences, sont soit évoqués marginalement, sans véritable intégration à la réflexion sur la « culture » médiévale, soit rejetés (dans la contribution d'Anita Guerreau-Jalabert), sous le prétexte de leur supposée non-représentativité par rapport aux courants dominants et significatifs. Entre ces exemples limites, le directeur d'études a tenté de situer sa propre démarche, qui vise à combiner deux exigences : montrer l'ancrage des écrits qui forment le matériau de l'historien des sciences - même s'ils ne sont pas « scientifiques » selon les critères actuels - dans la culture médiévale, sans négliger pour autant la perspective diachronique, à savoir la construction de la science moderne, puisque celle-ci délimite pour une bonne part l'objet de cette histoire. Dans ces conditions, la méthode de recherches est indissociable du projet d'écriture : le livre d'histoire des sciences doit rendre compte conjointement de ces deux exigences. L'un des moyens les plus obvies d'y parvenir consiste à laisser « parler » les textes, en n'isolant pas, selon le propos, ce qui va dans le sens de la science moderne ni ce qui, au contraire, confine les productions médiévales dans les champs d'une prétendue stérilité scolastique ou des représentations du monde les moins rationnellement fondées. Le statut de la citation, respectée comme un tout, se trouve alors réévalué : point de départ de l'interprétation, elle n'est plus reléguée au simple rang d'ornement ou de justification partielle (voire partiale), mais acquiert la valeur d'une preuve de l'insertion d'un auteur dans sa culture, comme de son éventuelle originalité par rapport aux courants dominants de celle-ci. Ce respect du cadre de pensée devrait satisfaire les lecteurs médiévistes, non spécialistes du sujet ; quant aux scientifiques actuels, curieux du passé de leurs disciplines, il reste à les persuader que l'attention portée à la forme, dans laquelle se sont exprimées les innovations, ne peut qu'enrichir leur réflexion épistémologique.

En entamant le traitement du premier thème mis au programme, nous n'avons pu faire l'économie d'un rappel des principes aristotéliciens relatifs à la matière et des infléchissements apportés par la philosophie naturelle médiévale. Nous sommes revenus sur le concept d'attraction - qui nous avait déjà retenus l'année dernière - en analysant le développement que lui consacre l'auteur d'origine florentine, Pietro Torrigiano ou Turisanus, dans son Plusquam commentum au Tegni de Galien, rédigé vers 1320. Contrairement à d'autres auteurs italiens, ce n'est pas tant la notion « d'attraction par le vide » qui retient son attention que celle selon « toute la substance » ou « toute l'espèce », c'est-à-dire en vertu d'une

École pratique des Hautes Études (Sciences historiques et philologiques), Livret-Annuaire 13, 1997-1998

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