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Barrera Caroline, Les Sociétés Savantes de Toulouse au XIXe siècle (1757-1865)

[compte-rendu]

Fait partie d'un numéro thématique : Les instruments de l'échange
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BARRERA Caroline, Les Sociétés Savantes de Toulouse au XIXe siècle (1757-1865). CTHS, 2003, 435 p. ISBN 2-7355-0551-0, 32 euros.

Caroline Barrera, en publiant sa thèse, présente ici environ vingt cinq sociétés savantes qui, de 1797 à 1865, ont animé la vie intellectuelle de Toulouse et participé à son épanouissement. Quelques-unes d'entre elles, ayant mieux su s'adapter aux et aux changements, continuent d'occuper une place de premier plan dans la vie culturelle de la ville.

L'auteur a dû dépouiller une abondante documentation souvent lacunaire pour retracer l'histoire de chacune d'elles, leur organisation, leurs structures, leurs et leurs activités. Le texte est mis en valeur par des cartes, des graphiques, des tableaux, des illustrations.

Grâce à un minutieux travail d'érudition, et au contexte propre à la ville, ce modèle de vie associative permet de comprendre les mécanismes ayant animé les élites provinciales et nationales soucieuses de créer, d'entretenir une vie intellectuelle et culturelle de qualité qui risqua de disparaître avec le décret de 1793. Alors, la République Française supprimait les académies et sociétés littéraires patentées ou dotées par la nation. En fait, ce décret ne fit que relancer ces activités qui au xixe siècle.

A travers cette histoire s'écrit également celle des aspirations des habitants de Toulouse et de sa région qui pallient ainsi les carences des autres institutions. Ces sociétés offrent des lieux de rencontres, de débats, d'échanges et doivent s'appuyer sur d'anciennes traditions humanistes.

Ici, l'auteur propose une typologie des sociétés qu'elle étudie et de leurs activités, tantôt très spécialisées, tantôt polyvalentes, intégrées dans les structures, les économiques et sociales de la vie urbaine d'alors, recrutant leurs membres dans l'élite locale. Leur faible nombre et leur faible budget explique certainement la nécessité, pour beaucoup, de ne pas diversifier les activités à l'excès. En contrepartie, elles jouissent d'une grande souplesse de fonctionnement.

Peut-être est-ce également le cas dans d'autres centres en province. Pour cela des études similaires doivent être menées à bien. L'ensemble apporterait des lumières nouvelles sur les mécanismes à l'origine de ces sociétés et sur l'impact de leur dynamisme.

Elles ne sont pas que des lieux de rencontre, mais sont également à l'origine de nouvelles institutions : création de muséums, d'écoles, — dont l'école vétérinaire -, et jouent un rôle d'expertise auprès des administrations publiques.

Josette RIVALLAIN