Cet ouvrage, prolongement de « Hommes et femmes : l'introuvable égalité » a été enrichie et actualisée par les auteurs. Il explore le caractère contradictoire de la situation des femmes dans la société française. Il dresse un bilan de l'état et du devenir récent des rapports entre les hommes et les femmes. Ce bilan met en évidence non seulement la permanence des rapports inégalitaires traditionnels, déplacés ou transformés, malgré les avancées sur la voie de l'émancipation que l'on a pu observer ces quatre dernières décennies, mais également la naissance de nouvelles formes d'inégalité. À partir d'enquêtes statistiques aussi bien qu'ethnographiques, ce tableau a été dressé afin d'éclairer la dialectique d'invariance et de changement résultant d'une dynamique sociale impulsée par des rapports capitalistes de production sur l'ensemble des pratiques et structures de la société française. Car, si l'oppression des femmes a précédé le capitalisme, celui-ci l'a modifiée. Par ailleurs, l'action de la grande masse des femmes, leurs revendications, leur conquête d'autonomie, ne les ont pas émancipées totalement de ces rapports patriarcaux, ni permis de maîtriser les contraintes nouvelles qui en ont découlé. L'existence des femmes s'inscrit donc provisoirement entre deux pôles conflictuels. Le concept de rapports sociaux de sexe constitue ici la trame théorique de l'analyse des rapports entre hommes et femmes. Evoquer les rapports sociaux de sexe souligne le fait que les sexes sont des constructions sociales ; c'est aussi inscrire les identités de sexe dans l'ensemble des rapports sociaux de classe.