Couverture fascicule

Cornevin (Robert) - La République populaire du Bénin, des origines dahoméennes à nos jours - Paris, G. -P. Maisonneuve et Larose, 1981

[compte-rendu]

Année 1982 5 pp. 130-131
Fait partie d'un numéro thématique : La France en Afrique
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CORNEVIN (Robert) — La République populaire du Bénin, des origines dahoméennes à nos jours — Paris, G. -P. Maisonneuve et Larose, 1981, 584 p. Cartes, Photogr.,

Bibliogr., Index.

L’ouvrage de Robert Comevin est, à bien des égards, exceptionnel. Il est toût d’abord imposant par sa taille et par ses thèmes puisqu’il se fixe pour objectif de rendre compte en quatorze chapitres des sociétés de l’actuelle République populaire du Bénin «du fond des âges à l’année 1980 » (p. 530). Ceci suppose l’utilisation

d’une masse considérable d’informa¬ tions et une méthode stricte qu’illus¬ trent une bibliographie et un index, aussi imposants par leur volume (cent pages au total) que par leur contenu.

Mais l’ouvrage est également exceptionnel par la conception de l’histoire qui apparaît dans ce texte et par l’honnêteté intellectuelle qui transparaît dans la justification des choix opérés par l’auteur. Robert Cor-nevin ne nous cache pas les circons¬ tances administratives et militaires qui le conduisirent, au début des années «quarante », à s’intéresser à l’histoire du Dahomey, puis comment il a sélectionné ses principales sources (qui sont des sources écrites). Les préoccu¬ pations de l’auteur concernant les «temps modernes » sont aussi claire¬ ment exprimées par les titres des qua¬ tre chapitres que l’auteur y consacre : l’administration française, les missions et Eglises chrétiennes, le développe¬ ment économique, social et culturel, l’évolution politique.

Il est probable que l’auteur sou¬ haiterait que l’on applique à son œuvre le jugement de Camille Jullian à propos de l'enseignement de Fustel de Coulanges, cité p. 530 : «il nous a appris non seulement à cultiver l’his¬ toire comme une science, mais à la pratiquer comme une vertu ». Il y a, en effet, une grande vertu à vouloir rendre «justice et vérité aux morts ». Mais, tout en privilégiant cette exi¬ gence éthique, l’auteur n’en a pas moins reconduit une conception de l’histoire qui préfère l’étude des dynasties régnantes à celle des peuples (toujours plus difficile à mener) et qui restitue «la vision des vainqueurs », que ce soit celle des rois d’Abomey ou celle de l’administration coloniale, à l’encontre de celle des vaincus. Il me semble donc que ce n’est pas dévaloriser cet ouvrage essentiel pour la connaissance du Bénin que de noter, en conclusion, que cette his¬ toire du Dahomey appelle, en «con¬ trepoint », d’autres travaux historiques qui, grâce aux données que Robert Cornevin a contribué à éclaircir, illus¬ treront cette «histoire par le bas » que Politique Africaine souhaite éga-

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