Couverture fascicule

Peter M. Jones,The Peasantry in the French Revolution

[compte-rendu]

Année 1989 44-1 p. 103
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Spécialiste des questions politiques en milieu rural voir son livre Politics and Rural Society the Southern Massif Cen trale 1750-1880 publié en 1985) Jones nous offre ici une synthèse des travaux les plus récents consacrés la paysannerie pen dant la Révolution et des controverses que certains entre eux ont pas manqué de susciter Il confronte le point de vue des uns et des autres et nous met en garde contre les jugements trop catégoriques notamment au sujet de la révolution démographique ou des crises de Ancien Régime Renvoyant dos dos école marxiste qui attribue un poids déterminant au feo dalisme et les historiens anglo-saxons qui le minimisent il souligne juste titre les fortes variations des taux de prélèvement seigneurial une région autre sinon une paroisse autre Il montre que par ailleurs si les propriétaires exploitants ont été les grands bénéficiaires des décrets de la Convention portant abolition des derniers vestiges du feodalisme les autres catégo ries de paysans fermiers et prolétaires agri coles avaient toutes les raisons de se satis faire de cette disparition Quant au pro blème des communaux on sans doute quelque peu exagéré la part des terres qui ont été soumises au partage après le décret du 10 juin 1793 et plus encore le nombre de paysans qui en ont profité De même la proportion des biens nationaux acquis par les paysans exception du département du Nord reste très limitée et le contexte politique qui vaut pour Ouest mais non pour la Haute-Marne en fournit que par tiellement la raison Quant au nouveau sys tème fiscal il mis fin aux iniquités entre provinces ou entre villes et campagnes il pas partout été per comme un progrès réel pour les habitants des campagnes Si les études actuelles permettent de renouveler et approfondir nos connais sances sur des questions abordées par Lefeb dans Les paysans du Nord

qui demeurait somme toute ouvrage de référence elles éclairent en outre certains domaines que cet historien avait laissés dans ombre tels que les traditions religieuses ou le comportement électoral Depuis la thèse de Bois Ouest est devenu un champ privilégié des historiens de la Révolution Quelles que soient les explications avancées pour rendre compte des insurrections de 93 ou de la chouannerie les attitudes reli gieuses se voient dorénavant accorder une place plus ou moins déterminante mais tou jours importante On peut regretter que auteur ait guère plus approfondi la question de la politi sation dans les campagnes Mais peut-on lui en faire grief une définition encore très approximative ce thème reste mal heureusement insuffisamment exploré Dresser un bilan de évolution agraire sous la Révolution avère une entreprise déli cate Le chapitre que Jones lui consacre est en définitive le moins nuancé de tous tout du moins si on en tient sa conclusion la conscription militaire et les réquisitions répétées auraient guère entamé irrémédiablement enthousiasme des paysans pour la Révolution qui leur permis accéder aux responsabilités muni cipales et les débarrassés du seigneur Ce livre comporte certes les défauts inhé rents son genre la synthèse ne pouvant effleurer les questions trop nom breuses dont elle traite Elle néanmoins le mérite exister et inciter les chercheurs les travailler est la raison pour laquelle on ne saurait trop en conseiller la lecture Jean-Louis ORMI RES