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La petite enfance à l'école

9 avril 1836

Circulaire aux recteurs et aux préfets relative à rétablisse¬ ment et à l'organisation des salles d'asile.

Après la promulgation de la loi du 28 juin 1833, qui établit sur des bases solides l'instruction primaire, votre attention a été appelée d'une manière spéciale sur les divers genres d'écoles dont la fondation successive devait rendre cette loi complètement efficace. Vous n'avez pas oublié qu'aux termes de la circulaire du 4 juillet 1833, se présentaient en première ligne des écoles les plus élémentaires de toutes, celles qui sont connues parmi nous sous le nom de salles d'asile, où sont reçus les petits enfants trop jeunes encore pour fréquen¬ ter les écoles primaires proprement dites, et exposés à toutes sortes de périls de l'âme et du corps pendant que les parents se livrent à leurs occupations journalières.

Une telle institution fondée, d'une part, sur un besoin réel et généralement senti, et, d'autre part, sur le zèle le plus pur et le plus charitable, devait naturel¬ lement réussir en France et s'y propager avec rapidité.

Aussi avons-nous vu une active et généreuse émulation multiplier ces pré¬ cieux établissements sur tous les points du royaume, et dans ce moment, cent au moins sont en pleine activité ; beaucoup d'autres doivent bientôt s'ouvrir. Plusieurs conseils généraux, plusieurs communes ont voté des fonds de secours et d'encouragement pour cette excellente œuvre, qui s'est soutenue jusqu'à présent par des souscriptions particulières.

Dans quelques villes, les associations ou les autorités locales ont dressé des projets de règlements et de statuts où l'on s'est proposé de définir ces sortes d'écoles ou salles d'asile, de donner une direction régulière et constante au zèle et aux sacrifices qui entretiennent ces divers établissements, et surtout de tracer une marche sûre pour leur procurer des maîtres ou des maîtresses dignes de la confiance des familles.

J'ai examiné en conseil royal de l'instruction publique ces divers projets, et il m'a paru qu'avant d'arrêter un statut définitif qui servît de règle générale et uniforme pour toutes les institutions de ce genre, il convenait d'envoyer dans toutes les académies et dans tous les départements des instructions propres à diriger leurs communs efforts dans cette nouvelle carrière ouverte à leur amour du bien public.

1. — De la nature de ces établissements et de leur objet

Les salles d'asile se présentent sous deux aspects différents : ce sont surtout des maisons d'hospitalité ; ce sont aussi des maisons d'éducation.

Il est reconnu que les enfants peuvent y être admis dès l'âge de deux ans, quelquefois même dès l'âge de dix-huit mois, et, d'un autre côté, les écoles primaires instituées par la loi de 1833, s'ouvrant ordinairement aux enfants qui ont accompli leur sixième année, il est naturel de fixer à ce dernier âge la limite la plus reculée pour l'admission dans ces premières écoles. Dans tous les cas, on