Les fouilles du Château-Gaillard, aux Andelys. — Le ministère des Beaux-Arts vient de faire relever le plan d'en¬ semble et les principaux détails de la vieille forteresse normande. Ce travail, confié à unjeune architecte de talent, M. Malançon, a nécessité de très-longues recherches. En effet , certaines parties des murs d'enceinte et des con¬ structions intérieures n'offrant plus de traces apparentes, l'historien du Château-Gaillard, M. Deville, et, après lui, MM. Viollet-le-Duc et de Ruville n'avaient pu donner que sa configuration approximative.

A la suite de fouilles habilement conduites, le dégage¬ ment des assises inférieures a permis de reconnaître et de mesurer, avec une précision rigoureuse, le périmètre et l'épaisseur des murailles , de même que la distribution des salles et bâtiments de service , soit dans la cour basse , soit dans celle du donjon.

Les travaux de déblaiement ont fait retrouver une allée, en pente rapide , aboutissant sur la contrescarpe au pont qui livrait accès à la seconde enceinte. La direction suivie par ce chemin pavé servira, ce semble, à déterminer, au nord , le point où l'entrée principale coupait la première ligne fortifiée. Ceci confirmerait une des hypothèses de M. Viollet-le-Duc.

11 est toutefois assez singulier qu'en cet endroit, comme aussi vers la tour d'angle supposée , à l'ouest dé l'enceinte trilatérale, la tranchée, ouverte profondément jusqu'à fleur de roche, n'ait pas rencontré les moindres vestiges de fondations.

Les plans et dessins qui conserveront le résultat de ces recherches vont être déposés aux Archives des Monuments historiques , mais il faut espérer que leur publication ne se fera pas indéfiniment attendre. Elle serait bien accueillie de tous ceux qui s'intéressent à l'architecture militaire du moyen âge. L'abbé F. Blanquart.