ÉLOGE

Hena Maes-Jelinek

(1929-2008) 1

par Monique BOUSSART, Membre de la Classe

C'est à la fin de sa carrière seulement que j'ai eu le plaisir de rencontrer Hena Maes-Jelinek. Même si sa réputation, ses publications et ses activités au sein de la Revue des Langues Vivantes m'étaient connues depuis mes débuts de germaniste, nos contacts personnels furent beaucoup plus tardifs. Et d'em¬ blée c'est son large sourire qui m'a frappée, un sourire généreux, révélateur de son ouverture à l'autre et de sa disponibilité d'esprit. Rapidement me sont apparues, au-delà de ses compétences, la délicatesse et l'élégance de sa per¬ sonnalité, une personnalité que j'ai pu mieux cerner grâce aux témoignages de ses collègues, de notre consœur Madeleine Tyssens et de son homologue à l'ULB, Jeanne Delbaere, son amie de toujours. Je les remercie toutes deux très sincèrement.

La vie d'Hena Maes-Jelinek, née à Liège le 27 décembre 1929, a été mar¬ quée par les événements tragiques de la guerre et par une série d'épreuves physiques et morales qu'elle a affrontées avec un courage et une dignité admi¬ rables. Sa famille d'origine polonaise et tchèque s'était installée à Liège à la fin des années vingt. Petite fille juive, Hena a dû être cachée pendant plusieurs mois durant l'occupation allemande dans un couvent catholique de Chênée, séparée de ses parents et de sa jeune sœur Liliane. Après ses humanités au Lycée Léonie de Waha à Liège, Hena Maes travaille comme technicienne en radiologie pour aider financièrement sa famille, qui, malgré des revenus