Couverture fascicule

André Burgos et Jean Nougaret. — Un prieuré, Saint-Pierre-de-Rhèdes (près Lamalou)

[note bibliographique]

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Saint-Pierre-de-Rhèdes est un édifice à nef unique de cinq travées, à murs épais, dont la voûte en berceau est portée par des colonnes jumelles engagées. Le chœur est formé d'une partie rectiligne voûtée de même, et d'un hémicycle couvert d'un cul-de-four nervé. Trois absidioles comprises dans l'épaisseur du gouttereau s'ouvrent respectivement dans l'axe de l'abside et de part et d'autre de la travée rectiligne du chœur. Les auteurs décrivent avec bonheur l'architecture de l'édifice, sobre à l'extérieur, influencée à la fois par les survivances du premier art roman, avec les bandes lombardes de la corniche du chevet, et par les traditions d'appareillage polychrome du Velay, sensible au portail occidental, et plus encore au portail méridional, mieux conservé. Ils signalent à la fois la rareté des berceaux nervés dans l'Hérault (ils sont au contraire fréquents en Provence), et le fait que les voûtes ont été refaites au xvne s. Peut-on assurer qu'en 1652, date qui figure sur le doubleau du chœur, on a reproduit fidèlement des dispositions d'origine? Ils assimilent, ce qui est contestable, le renforcement de la travée droite du chœur à un transept, et rapprochent, ce qui ne l'est pas moins, les trois absidioles incluses ici dans la paroi des chevets triconques de Saint-Martin-de-Londres, Sahorre en Roussillon et Gueyze (qu'ils orthographient Queyze), dans le Lot-et-Garonne. Se référant à des exemples de plans triconques catalans, les auteurs auraient pu avec plus de bonheur rappeler les absidioles englobées — assimilables à des niches — qu'on voit par exemple aux chevets de San Vicente du château de Cardona, à Santa Maria de Rosés, ou à San Pedro de Besalû. Ces quelques réserves faites, il faut louer les auteurs pour la clarté, et même l'élégance de leur présentation, les rapprochements judicieux qui abondent au cours des pages, et leur datation très plausible : première moitié du xne s. Ils signalent très consciencieusement quelques remaniements : surélévation de la partie occidentale, adjonction d'une chapelle du xvie s. au sud de la cinquième travée de la nef, et terminent par l'étude de restes mobiliers conservés dans l'édifice, ou en provenant, dont un beau saint Pierre assis, bas- relief de marbre blanc, dont ils rapportent la date à la fin du xne s. pour le moins. Ils tentent d'expliquer, pour finir, la multiplicité des influences perceptibles — sans oublier les caractères coufiques du tympan méridional, — par la situation de ce prieuré au carrefour de deux routes, l'une de Saint-Pons à Béziers, l'autre, une voie romaine qui, de Béziers, se dirigeait vers Cahors par Albi. Ce n'est pas un des aspects les

moins séduisants de cette étude. . _. _

*Pierre Dubourg-Noves.