Montesquieu, De l'esprit des lois, éd. J. Ehrard, Paris, Éditions Sociales, 1969,

1 vol., in-8°, 333 p.

La collection des «Classiques du Peuple », dont la réputation n'est plus à faire, vient de s'enrichir par l'œuvre maîtresse de Montesquieu, présentée par Jean Ehrard. Présenter dans cette collection un auteur que l'on peut considérer avec Althusser comme un théoricien de la féodalité n'est point un paradoxe. Jean Ehrard examine tour à tour la méthode puis la signification politique de U Esprit des lois. Il discute avec raison la thèse d'Althusser en situant fort bien Montesquieu dans la ligne des théoriciens du pacte social et par rapport au libéralisme naissant et ses valeurs propres, c'est-à-dire par rapport à l'ordre bourgeois. L'Esprit des lois contribue incontestablement non seulement à sa fondation mais aussi à sa consolidation. Les dimensions de l'œuvre de Montes¬ quieu et celle de la collection des «Classiques du peuple » interdisaient la publication intégrale de L'Esprit des lois. Il fallait choisir et Jean Ehrard a bien choisi. Les pages retenues des trente-et-un livres sont reliées par une ana¬ lyse critique, brève et claire. Une chronologie, des notes explicatives, une courte bibliographie, un lexique des auteurs cités complètent très utilement cette présentation claire, alerte, suggestive, convaincante de l'œuvre maîtresse de Montesquieu.

J. Vercruysse