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Page 253

In memoriam Michel Heller (1922-1997)

Notre collègue et ami, Michel Heller, est mort le 2 janvier 1997. Pendant plus de quinze ans, il a fait bénéficier la rédaction des Cahiers de son vaste savoir et de son esprit critique. Tous ceux qui ont pris part aux réunions du Comité de rédaction se souviendront de ses interventions à la fois mesurées et incisives, et dont la pertinence n 'empêchait pas la bonne humeur et l'humour. Sa grande érudition, son information exceptionnelle permettaient à tout moment de replacer une recherche dans le contexte de l 'historiographie existante et de trancher des cas parfois difficiles. La rédaction des Cahiers s'incline devant la mémoire de Michel Heller et fait part ici de toute son émotion à sa famille et à ses proches. Nous publions ci-dessous deux textes, d 'une part l 'éloge qu 'Alain Besançon a prononcé lors des obsèques au cimetière Montmartre le 8 janvier 1 997, et d 'autre part les souvenirs de Jean Bonamour, qui a été le premier d'entre nous à connaître Michel Heller.

* * *

Entre 1970 et 1991 une petite phalange d'hommes s'est opposée, pour ainsi dire à mains nues, contre l'un des deux grands monstres du xxe siècle, le communisme, par la seule force de l'esprit, associé au courage et appuyé sur la vérité, ils ont volatilisé cet énorme fantôme à la fois tout-puissant et sans force propre. Comme le communisme n'a pas été condamné, qu'il est même en cours de réhabilitation, ces hommes n'ont jamais été mis à l'honneur. Ils sont morts, comme Léo Labedz, comme Michel Heller, dans l'obscurité ou dans une gloire sans commune mesure avec leur mérite. Pourtant jamais le monde, pour parler comme Churchill, n'a autant dû à si peu.

Dans le milieu de ces « dissidents » comme dans celui des spécialistes de l'histoire et de la littérature russes, du communisme soviétique, de la Russie postsoviétique, le nom de Michel Heller était prononcé avec un respect particulier. Il était le maître et tout le monde le savait. Quand les plus célèbres scholars internationaux passaient par Paris, ils ne manquaient jamais de monter jusqu'au petit appartement submergé de livres afin de « régler » leur savoir et leur jugement sur celui de Michel Heller. Les ministres de la Russie actuelle, de la Pologne, les gens de l'ambassade de Chine, lui rendaient aussi régulièrement visite. Même le Quai d'Orsay, et c'est à son honneur, le consultait assez souvent, quitte, ensuite, à se fier à sa propre sagesse, éclairée par d'autres experts.

Michel Heller était né dans une famille juive ouvrière de Moscou en 1922. Ses dons exceptionnels lui ouvrirent l'université. En 1950, jeune marié et père d'un enfant au berceau, il fut condamné à quinze ans de camp. Il en fit six dans le nord du Kazakhstan. Sa femme étant polonaise, il put quitter Г URSS pour la Pologne où il

Cahiers du Monde russe, 38 (1-2). janvier-juin 1997, p. 253-258.

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