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Question LXXXVIII, Pharmacie et littérature

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Réponses

Question LXXXVIII Pharmacie et littérature

A partir de 1957 environ, l'écrivain Jean-Paul Sartre a mené, selon Simone de Beauvoir, « une épuisante course contre la montre, contre la mort ». Interrogé à ce sujet, Sartre confirme : « C'est à partir de ce moment que j'ai écrit la Critique de la raison dialectique, et c'est elle qui a mordu sur moi, qui a pris tout mon temps. J'y travaillais dix heures par jour, en croquant des cachets de Corydrane — j'en prenais vingt par jour à la fin — , et, en effet, je sentais qu'il fallait terminer ce livre. Les amphétamines me donnaient une rapidité de pensée et d'écriture qui était au moins le triple de mon rythme normal, et je voulais aller vite ». De même lorsqu'il travaillait à son Flaubert : « Pour ce livre aussi, j'ai travaillé énormément, avec de la Corydrane » *.

On sait que cette spécialité des laboratoires Delagrange composée d'acide acétylsalicylique et d'amphétamine, présentée en tubes de vingt comprimés — et non « cachets » — a depuis lors disparu de la vente.

Comme le « Maxiton », elle était très — trop — prisée des étudiants, au moment des examens, et de tous ceux qui cherchent à « se doper ». L'absorption de ce médicament à haute dose — cas de Sartre : un tube par jour ! — n'était pas sans danger par ses effets sur le comportement psychique et physique.

Pierre Julien.

Dans Sentiments distingués (Paris, B. Grasset, 1983), où Roger Vrigny, prix Femina 1963 et membre du jury Renaudot, retrace l'expérience de la génération qui eut vingt ans en 1940, un pharmacien exerçant à Paris, rue de Lancry, et surnommé « le petit gros » fait la brève, mais assez frappante apparition que voici (p. 107) :

« Le petit gros s'appelle Georges de Lacombe. pharmacien de première classe, dont le titre et le patronyme s'inscrivent en lettres d'émail blanc sur les vitres de la devanture, entre les bonbonnes vert et rouge qui s'éclairent le soir, comme deux aquariums. C'est un monsieur tout rond et court sur pattes, chauve, aux joues couperosées, tiré à quatre épingles, style vieille France, il porte des gilets à fleurs et des guêtres blanches sur ses bottines vernies. Il exerce son métier en dilettante, galant ou cérémonieux, il accueille sa pratique avec des formules choisies, donne du « cher maître » ou du « mon brave », selon les circonstances, baise la main des « petites madames », comme le ferait un homme du monde, que les malheurs du siècle, des revers de fortune auraient réduit à ce rôle de boutiquier ».

Jacqueline Gaudin.

1 . Ce que je suis, entretien de Jean-Paul Sartre avec Michel Contât, dans Le Nouvel Observateur, n° 554, 23 juin 1975, aux pages 79-80 et 85.

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