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Ferrary (Jean-Louis). Onofrio Panvinio et les Antiquités romaines.

[compte-rendu]

Fait partie d'un numéro thématique : Antiquité - Oudheid
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220 KRONIEK

Rome, École française - Paris, De Boccard, 1996;1 vol. 17 χ 24 cm, 12 pi. hors-texte (Coll. de l'École Française de Rome, 214). — Grâce à une étude minutieuse de manuscrits de Panvinio, en particulier les Vat. Lat. 6783, 6784 et 6776, J.-L. Ferrary a reconstitué un volume annoncé dans des préfaces mais resté inédit et tenu jusqu'ici pour inachevé tant par les contemporains de l'humaniste qui mourut prématurément, que par A. Mai qui en édita des éléments au XIXe siècle. Il s'agit d'un volume destiné à être publié à Cologne, comprenant un traité sur cinquante historiens anciens de Rome, de Polybe à Zonaras (commenté au ch. 2), une lettre-préface sur ceux qui ont traité des antiquités romaines (éditée au ch. 3 avec apparat critique et commentaires), et confrontée au «De auctoribus qui de Roma scripserunt» de la Roma de Georg Fabricius dont Panvinio s'est abondamment inspiré surtout pour le plan) et le projet des Antiquitates en cent livres. Une reconstitution de l'ensemble fondée notamment sur la foliotation est proposée dans l'appendice 1. Par la comparaison entre les différentes versions du projet des Antiquitates, contenues entre autres dans les manuscrits Vat. Lat. 6083 et V. E. 11 de Naples, et le Reipublicae Romanae commentariorum libri tres édité en 1558, l'auteur a pu mettre en évidence l'évolution du plan qui est passé d'une répartition en 60 livres (reprise dans l'appendice 2) à une répartition en 100 livres (reprise avec des extraits du contenu des rubriques dans l'appendice 3) et les emprunts à l'ouvrage antérieur. Le savant propose même souvent une datation pour les différentes phases, établie à l'aide des corrections, des mentions faites dans des lettres, d'allusions à des événements historiques. Il semblerait que Panvinio ait commencé à rédiger le texte du projet en 60 livres quand il décida de publier en 1568 le projet des Antiquitates en 100 livres qui constitue en premier lieu un programme systématique de l'étude de l'histoire de Rome destiné à lui-même et aux érudits de son temps.

Ferrary insiste sur l'organisation des matières qui est à la fois thématique et chronologique, au croisement des genres antiquaire et historique. L'auteur explicite également la conception de l'histoire de Panvinio : continue depuis la république jusqu'au haut moyen âge, elle fait du Saint Empire germanique et de la papauté les héritiers de la grandeur de l'empire romain sur laquelle l'humaniste met l'accent. Ainsi s'explique le choix de la renovatio imperii opérée par Charlemagne comme limite chronologique des Antiquitates. En filigrane, un motif politique de cette présentation de l'histoire se laisse supposer: les Commentarii sont dédiés en 1558 à Ferdinand I et YEpitome antiquatum devait l'être à Maximilien II en 1568. Cette vision de Rome est confrontée avec celle de Sigonio et, tout spécialement, dans l'appendice 6, à celle de Paul Manuce et de Contarini qui s'intéressent à la république qu'ils comparent à la Venise républicaine de leur temps et qui considèrent l'empire comme une tyrannie.

La confrontation avec les travaux similaires d'humanistes contemporains, surtout Agustin, Matai et Sigonio, conduit Ferrary à émettre un jugement sévère sur Panvinio qui se montre peu critique vis-à-vis de ses sources (par exemple en se fiant aux copies d'inscriptions réalisées par le célèbre falsificateur Pirro Ligorio au même titre qu'à celles du grand épigraphiste Smetius), amalgame la république, l'empire et l'empire chrétien et souvent pratique de la compilation. Toutefois, comme le fait remarquer l'auteur, YEpitome antiquatum a divers mérites: la conscience de la nécessité d'utiliser toutes les sources disponibles, la tentative de synthèse des recherches antérieures et l'effort d'organisation de la matière envisagée.

De manière plus globale, YEpitome antiquatum est situé tant dans le contexte de l'œuvre de Panvinio (inventoriée dans les appendices 4 (liste des imprimés) et 5 (catalogue dressé par Panvinio de ses manuscrits et livres en 1562 ou 1563)), que dans le contexte intellectuel de l'époque documenté remarquablement par l'auteur au moyen de nombreux extraits de correspondances, d'imprimés et de manuscrits, notamment d'Orsini,

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