Couverture fascicule

Introduction

[liminaire]

Année 2003 30 pp. 5-6
Fait partie d'un numéro thématique : Mémoire et culture en Amérique latine, V.1
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Introduction

Mémoire et culture en Amérique latine

Dans la stricte logique des orientations impliquées par sa vocation première, le CRICCAL, Centre de Recherches sur les Champs Culturels en Amérique Latine, a décidé de consacrer son huitième colloque international d'octobre 2002 à l'étude des rapports infiniment variés qu'entretiennent la mémoire et la culture en Amérique latine. Le cadrage rigoureux qui accompagnait la convocation du colloque en précisait le champ temporel qu'il limitait au XXe siècle. On sait par ailleurs que le concept même de culture, — ce « vaste appareil », pour citer Bronislaw Malinovski — n'est pas non plus toujours aisé à saisir et que ses contours sont parfois fuyants. D'autant plus qu'une sociologie anglomaniaque tend à l'appliquer à toutes sortes de microstructures sécables quasiment à l'infini. Telle n'était pas l'acception retenue pour le colloque : la culture était entendue comme un processus en cours relevant du temps long, ainsi qu'en témoigne un ample horizon où l'essai discursif, la création littéraire, singulièrement romanesque et les arts en général, se sont attachés à modeler une culture saisie à travers ses constantes mais aussi son procès et ses évolutions.

On sait que l'interrogation sur la culture et, partant, sur l'identité, est ancienne en Amérique latine. Elle remonte certainement au choc de 1492 et à la progressive et conflictuelle fusion culturelle qui s'en est suivie. Elle s'exprime très tôt et, dès 1819 Bolivar, le Libertador, constatait la naissance d'une nouvelle entité culturelle tenant lieu d'identité. No somos indios, no somos europeos, sino una especie media entre los aborigènes y los espanoles, avant que Marti ne définisse une bonne fois l'aire latino- américaine comme étant le continente mestizo.

Depuis lors, la culture n'a cessé d'être un objet de désir donnant lieu à toutes sortes de discours, incantatoire, revendicatif, opportuniste ; bref, elle est devenue une quête et, aussi, souvent un enjeu dans lequel la mémoire s'est bien souvent taillé la part du lion. Non que la chose soit totalement surprenante. Est-il, en effet, une culture sans mémoire ? Mais cette dernière étant elle-même multipolaire, elle se résout, quand on l'approche, en mille ruisselets qui alimentent cependant un cours central dominant, comme on pourra le voir à la lecture des présents Actes.

La variété et la richesse des propositions reçues en provenance des Amériques témoignent assez de la fécondité du thème choisi. Sans que l'on prétende ici un seul instant que semblable colloque a pu épuiser une veine de

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