Figures

Chargement...
Couverture fascicule

Introduction

[liminaire]

Année 2014 18 pp. 21-22
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 21

Introduction 21 Arles-Rhône 3 est une épave exceptionnelle à bien des égards. C’est tout d’abord une épave extrêmement bien conservée, celle d’un chaland galloromain daté du milieu du ier s. ap. J.-C. qui a fait naufrage dans les eaux du Rhône, à Arles, avec toute sa cargaison, son mobilier de bord, ses équipements de navigation et sa monnaie votive. Rapidement enfouie sous les limons du fl euve, ceux-ci l’ont préservée des actions du courant et de l’attaque des micro-organismes en la soustrayant à la lumière et en la privant d’oxygène durant près de 2000 ans. C’est ensuite une épave qui a connu une destinée exceptionnelle. Découverte en 2004, elle a fait l’objet d’opérations d’expertises et de sondage avant qu’une opération de fouille programmée ne se mette en place à partir de 2008. Et après trois campagnes archéologiques qui ont révélé tout l’intérêt scientifi que et le potentiel muséographique de cette épave (Djaoui, Greck, Marlier (dir.) 2011), celle-ci a été désignée, parmi une quinzaine d’épaves recensée dans le fl euve, à Arles (Long, Picard (dir.) 2009, p. 232-239), pour faire l’objet d’une opération de renfl ouage. L’année 2011 a ainsi vu la fi n de la fouille de l’épave

Arles-Rhône 3 et son relevage. Cette opération, d’une grande complexité, s’est inscrite dans un ambitieux projet lancé par le Conseil général des Bouches-du-Rhône, en partenariat avec le Drassm, dans le cadre de «Marseille-Provence, Capitale Européenne de la culture 2013 » . D’une durée de trois ans (2011-2013) et doté d’un budget global de 9 millions d’euros, il s’agissait d’un important projet muséographique qui, au-delà de la fouille et du relevage, comprenait la restauration de ce chaland de 31 m de longueur ainsi que sa présentation au sein du Musée départemental Arles antique spécialement agrandi de quelque 800 m ² pour l’occasion. Plus de 480 objets, issus essentiellement des fouilles du Rhône et de l’embouchure, ayant trait au commerce, à la navigation et aux activités du port fl uviomaritime d’Arles à l’époque romaine, viennent aussi enrichir cette nouvelle aile du musée qui est aujourd’hui visitée par des milliers de personnes venus du monde entier. C’est enfi n une épave exceptionnelle en raison de l’étude, ou plutôt, des études et des analyses dont elle a fait l’objet. Archéologues, céramologues, dendrologues, géomorphologues, numismate, spécialiste de l’étude des textiles, chimiste, palyno logues, experts en métallographie, mycologue, épigraphiste, anthracologue, géologues et géomorphologues, c’est en tout une vingtaine de chercheurs et de spécialistes qui ont travaillé, durant près de dix ans pour certains, sur ce chaland qui constitue une source archéologique aux dimensions multiples. Chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs, doctorants ou jeunes docteurs, archéologues territoriaux ou vacataires, gérants de sociétés… cette équipe, en réunissant des femmes et des hommes issus des universités, de laboratoires de recherche du CNRS, d’établissements culturels ou encore de sociétés privées, illustre l’état de la recherche en France, aujourd’hui, en une publication qui se veut résolument pluridisciplinaire autour d’un seul et unique objet d’étude. C’est le fruit de ces travaux qui est aujourd’hui livré dans ce dix-huitième volume de la collection Archaeonautica.

Après un rappel historique des missions et des recherches conduites sur l’épave Arles-Rhône 3, la méthodologie d’ensemble est présentée avec les chaînes opératoires mises en place pour sa fouille, son relevage et son étude. Le contexte de l’épave, historique, archéologique et paléoenvironnemental, est posé avant que ne soit présenté l’état de conservation des vestiges. L’essentiel de l’ouvrage est ensuite consacré à l’étude globale du chaland, d’un point de vue architectural bien sûr, mais complétée par une étude dendrologique exhaustive et enrichie par des études épigraphiques, numismatiques et des analyses des textiles et des poix d’étanchéité, des analyses polliniques et mycologiques ainsi que par une étude métallographique de quelques échantillons de clous d’assemblage du chaland. À cette étude s’ajoute l’analyse du système mécanique et une présentation du matériel d’accastillage du chaland avant que ne soit proposée une restitution des formes accompagnée des études hydrostatiques. Le mobilier de bord et la cargaison font ensuite l’objet d’une présentation et d’une étude approfondie. L’ensemble de ces données aboutit à proposer la date de construction du chaland, celle de son naufrage et les causes de celui-ci. À partir de INTRODUCTION

Sabrina MARLIER

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw